La méga usine Tesla en Europe sera en Allemagne, annonce Elon Musk
Le constructeur de véhicules électriques haut de gamme Tesla va ouvrir une usine géante en banlieue de Berlin, a annoncé son patron Elon Musk mardi, la quatrième après celles du Nevada, de New York et de Shanghai en Chine.
« J’ai une annonce qui sera probablement bien reçue », a-t-il déclaré sur scène après avoir reçu le « Volant d’or » décerné par le journal Bild.
« Tout le monde sait que l’ingénierie allemande est extraordinaire, et cela fait partie des raisons pour lesquelles nous allons implanter notre méga usine européenne en Allemagne », a-t-il détaillé.
En juillet dernier, Elon Musk avait expliqué aux investisseurs que son entreprise accélérait ses efforts concernant son usine géante de batteries en Europe.
Il a précisé mardi que l’usine allemande comprendrait aussi un centre d’ingénierie et de design, parce que « Berlin a certaines des meilleures oeuvres d’art au monde ».
Tesla représente 30% du marché européen de voitures électriques à batteries, d’après Matthias Schmidt, un analyste spécialiste de l’industrie automobile.
Interrogé sur le retard de l’Allemagne en matière de véhicules électriques, Elon Musk a répondu: « Je ne pense pas que l’Allemagne soit très en retard. »
« C’est toujours plus difficile quand il y a encore beaucoup de dynamisme et infrastructures en place autour d’une vieille technologie », a-t-il continué. « Quand nous avons commencé chez Tesla, tout le monde pensait que nous étions complètement fous ».
Le constructeur américain a récemment retrouvé la rentabilité, après deux trimestres dans le rouge, et son patron s’est dit « pleinement confiant » dans la capacité de son groupe à tenir sa promesse de livrer entre 360.000 et 400.000 voitures neuves en tout cette année.
Il s’est aussi félicité des tests de production effectués dans la nouvelle usine géante de Shanghai (environ 865.000 mètres carrés), construite en dix mois et d’une capacité de production annuelle d’au moins 500.000 voitures.
Cette usine « a été près de 65% moins chère (…) à construire que tout notre système de production du Model 3 aux Etats-Unis », a expliqué le groupe, dont les objectifs sont de continuer à augmenter ses volumes de ventes et de contrôler ses coûts pour être durablement rentable.
L’usine européenne sera située près du « nouvel aéroport », a indiqué Elon Musk, suscitant quelques rires dans le public, car le « Berlin-Brandenbourg » aurait dû être inauguré en 2012, mais son ouverture a été repoussée sine die à cause d’une multitude de malfaçons, notamment en termes de sécurité incendie.
« Nous devons définitivement avancer plus vite que l’aéroport », a admis le patron milliardaire.
juj/AB
COMMENTAIRES
Force est de constater que l’Allemagne a su garder son industrie, notamment automobile, contrairement à la France qui l’a essentiellement exportée dans les pays à bas coût de main d’œuvre au point qu’il nous revient sur le territoire des véhicule supposés français mais qui parlent roumain…..ou encore d’autres langues. Certains ici se flattent d’émettre moins de CO2 que l’Allemagne, et à travers cette autosatisfaction se réjouissent inconsciemment du chômage national. Oh combien je regrette la décision d’Elon Musk, mais, comme je le comprend.
Serge Rochain
On peut se réjouir pour l’industrie allemande, accessoirement pour l’économie européenne, qu’Elon Musk ait choisi d’implanter son usine de production de batteries électrochimiques pour véhicules électriques en Europe, à Berlin.
Mais comment ne pas s’interroger sur le choix d’un des pays européens les plus émetteurs de GES pour sa production d’électricité ? Non seulement les batteries neuves auront un contenu carbone important dès leur sortie d’usine mais l’électricité qu’elles consommeront au cours de leur dizaine de millier de cycle de charges-décharges limiteront le bénéfice attendu de l’électrification du parc automobile allemand.
Il est rationnel que la Norvège, hydroélectrique à 90%, développe massivement son parc automobile électrique ; c’est beaucoup plus contestable pour l’Allemagne (472 gCO2/kWh).
La France (49 gCO2/kWh), de ce point de vue, avait de bien meilleurs atouts. Il est vraisemblable que pour Musk, l’attractivité était ailleurs. La limitation du réchauffement climatique attendra.
C’est parce que vous ne savez de l’évolution de l’Allemagne que ce que les détracteurs des ENR, disons le clairement les nucléocrates, répandent comme venin sur ce pays qui a tourné le dos au nucléaire.
Jetez un coup d’œil sur l’évolution de son mix électrique repris dans ce message :
https://www.revolution-energetique.com/apres-la-sortie-du-nucleaire-lallemagne-programme-la-sortie-du-charbon/