Michael Bloomberg produit un documentaire contre le charbon
La fondation de l’ancien maire de New York Michael Bloomberg a coproduit un documentaire illustrant les ravages de l’exploitation du charbon aux Etats-Unis et qui se veut un outil pédagogique, en contrepoint, notamment, des tentatives de Donald Trump pour raviver cette industrie.
Le film, intitulé « From the Ashes », doit sortir en salles aux Etats-Unis à une date non précisée avant d’être diffusé le 25 juin sur la chaîne National Geographic qui en a acquis les droits.
Sa sortie quelques mois seulement après l’élection de Donald Trump lui donne une résonance particulière.
Le nouveau président des Etats-Unis a annoncé fin mars qu’il allait réexaminer le programme « Clean Power Act » lancé par l’administration Obama et qui impose aux centrales thermiques des réductions de leurs émissions de CO2. Il a également annoncé la relance de l’exploitation du charbon aux Etats-Unis.
L’élection « a changé le ton du film », qui était à l’origine plus positif, a expliqué Michael Bonfiglio, le réalisateur, lors d’une table ronde après une projection à New York à l’occasion du festival du film de Tribeca.
Les partisans du charbon, Donald Trump en tête, reprochent au cadre réglementaire actuel, plus contraignant en matière d’émissions de CO2, d’être l’un des principaux responsables du déclin de cette industrie.
Le film ne minimise pas le rôle de l’activisme dans l’accélération du déclin du charbon aux Etats-Unis.
Mais il s’attache à rappeler que si les effectifs de l’industrie sont passés de 862.000 environ en 1923 à 81.000 en 2016, c’est avant tout le fait de la mécanisation, dans un premier temps, puis de la concurrence d’autres énergies fossiles devenues moins onéreuses (pétrole et gaz naturel).
Il souligne, au passage, le paradoxe qui voit les ouvriers du charbon s’allier aujourd’hui aux groupes miniers pour réclamer du soutien politique à la filière, quand ces mêmes sociétés se sont lancées, sans réserve, dans la voie de la mécanisation, avec des milliers de licenciements à la clé.
Pour autant, Michael Bonfiglio se refuse à diaboliser les ouvriers du charbon, qu’il laisse s’exprimer longuement dans son film, et ne voulait pas faire un document purement militant.
« Notre objectif était de créer quelque chose qui parle aux gens de tous bords », assure-t-il.
« Je suis sûr que certaines personnes n’aimeront pas ce qu’elles verront », dit-il, « mais nous avons essayé de tout baser sur la réalité et les faits pour permettre aux gens de se faire leur propre opinion ».