Microsoft accélère sa transition énergétique avec un nouveau plan décennal
En raison de la forte progression des usages numériques dans notre vie quotidienne les data centers sont devenus des installations fortement énergivores.
S’il est difficile d’avoir des données chiffrées exactes, on estime cependant que les centres de données français consomment près de 9% de notre électricité.
Aux États-Unis, les data centers de Google et Facebook consommeraient autant qu’une ville comme Bordeaux.
À l’heure de la transition énergétique, la réduction des dépenses énergétiques des data centers apparait donc comme une des priorités pour les acteurs du monde numérique.
Les data centers, ces gouffres énergétiques
Depuis le début des années 2000, la consommation énergétique du secteur numérique n’a cessé d’augmenter. Dans une étude publiée en 2017, Greenpeace estimait que la consommation représentait à elle seule près de 10% de la consommation énergétique mondiale.
Face à l’augmentation des usages des technologies de l’information et de la communication, est prévue une croissance annuelle de 7% d’ici 2030.
On estime que les centres de données représentent un tiers de la consommation énergétique du secteur numérique.
Ces serveurs informatiques assurent le stockage des données essentielles au fonctionnement des sites Internet et des applications connectées.
Composés de milliers d’ordinateurs et de disques durs alimentés 24 heures sur 24, les data centers ont la réputation d’être des installations particulièrement énergivores, notamment en raison de leur besoin de refroidissement.
Dans le cadre de la lutte globale contre les émissions de gaz à effet de serre, la réduction de leur empreinte carbone est une piste de travail prioritaire pour les opérateurs informatiques.
Et à l’instar de Google, Apple ou encore Facebook, Microsoft a annoncé la prochaine étape de son virage écologique : réduire ses émissions de dioxyde de carbone de 75% d’ici 2030.
70% de renouvelable pour les data centers Microsoft d’ici 2030
Dans un billet publié récemment sur son blog, le président de Microsoft a annoncé sa volonté d’accélérer la transition énergétique de la société qu’il dirige.
Brad Smith a en effet présenté en détails le prochain plan décennal qui permettra à Microsoft de réduire plus rapidement son empreinte carbone et de favoriser les pratiques plus respectueuses de l’environnement et des écosystèmes.
Brad Smith rappelle que Microsoft s’était fixé un objectif de 50% d’énergies renouvelables pour ses data centers d’ici 2019. Un objectif atteint un an avant la date prévue, qui pousse ainsi la firme de Redmond à être encore plus ambitieuse.
Microsoft ambitionne désormais d’alimenter ses data centers avec de l’énergie verte à hauteur de 60% d’ici la fin de l’année.
Cet objectif à court terme n’est en fait que le début d’une stratégie qui vise à atteindre au moins 70% d’ici 2030, fin de ce nouveau plan décennal.
Pour atteindre ces objectifs ambitieux, le géant de l’informatique s’appuiera sur les dernières technologies d’analyse de données.
Brad Smith a en effet indiqué que l’intelligence artificielle serait mise à contribution pour aider Microsoft à surveiller ses performances mais également pour rationaliser la réutilisation et le recyclage des actifs des centres de données.
Augmentation de la taxe carbone interne à Microsoft
L’autre mesure phare annoncée est l’augmentation de la taxe carbone interne.
Cette redevance, qui vise à motiver les équipes de Microsoft à prendre conscience de leur impact sur l’environnement, va être quasiment doublée : elle s’élèvera désormais à 15 dollars par tonnes métrique sur toutes les émissions de carbone.
« Cette taxe interne de Microsoft a été créée en 2012 pour tenir nos divisions commerciales financièrement responsables de la réduction de leurs émissions de carbone. Les fonds provenant de cette redevance plus élevée permettront à la fois de maintenir la neutralité carbone de Microsoft et de nous aider à adopter une approche axée sur la technologie, qui mettra la durabilité au cœur de chaque aspect de nos activités et de notre technologie afin d’obtenir des résultats durables », explique Brad Smith.
Cette taxe, qui permet de mobiliser annuellement jusqu’à 30 millions de dollars, devrait ainsi contribuer au financement des améliorations énergétiques des installations de Microsoft.
Le campus de Redmond est en effet au centre d’un important chantier de rénovation qui vise à moderniser plus de 17 structures qui, à terme, n’utiliseront plus de combustibles fossiles et fonctionneront uniquement avec de l’électricité décarbonée.
« Combiné à notre technologie de construction intelligente, Microsoft sera ainsi le premier grand campus d’entreprise à atteindre des objectifs zéro carbone et zéro déchet », annonce fièrement le président de Microsoft.