Le mistral va aider à renforcer le réseau électrique
RTE va mesurer l’effet de refroidissement du mistral sur une ligne à haute tension du sud de la France, une technologie inédite dans le pays qui doit permettre de transporter plus d’électrons via ces câbles.
Treize capteurs, d’un poids de six kilos chacun et de la taille d’une grosse boîte à chaussure, seront installés jeudi sur les 91 kilomètres de la ligne à 400.000 volts entre Avignon et Marseille (Tavel-Réaltor), a précisé mercredi le gestionnaire de réseau à haute tension à l’AFP.
Ils permettront de suivre en temps réel l’influence du vent qui, en refroidissant les câbles électriques, accroît leur capacité de transport, alors que l’échauffement et l’allongement provoqué par le transport de courant ont pour effet de la réduire. Jusqu’ici, seule la température extérieure était prise en compte.
Directement reliés par technologie mobile au centre de pilotage RTE de Marseille, « ces capteurs collectent en temps réel différents paramètres sur l’état précis de la ligne. En couplant ces données à un modèle météorologique, RTE va être en mesure d’évaluer les marges supplémentaires disponibles », a expliqué la filiale autonome d’EDF dans un communiqué transmis à l’AFP.
« Ainsi, lors des pointes de consommation ou d’avaries sur les lignes à 225.000 volts, il sera alors possible d’augmenter la capacité de la ligne et de renforcer la sécurité d’approvisionnement électrique de la région », a-t-elle ajouté.
« On estime que le mistral permettra de baisser jusqu’à 10°C la température de la ligne (en moyenne 75°C) et ainsi de transporter entre 10 et 30% d’électricité en plus », a détaillé un porte-parole.
Le coût de l’opération, qui inclut l’achat du matériel, son déploiement et le traitement des données, s’élève à 400.000 euros.
L’installation des capteurs, qui seront à terme déployés dans toute la France, s’inscrit dans le cadre du projet industriel de RTE visant à convertir aux technologies numériques son réseau de transport d’électricité, en vue d’une gestion plus dynamique de celui-ci et d’une meilleure intégration de l’électricité intermittente des énergies renouvelables.
Ainsi, le gestionnaire prévoit de doter ses 2.710 postes électriques de technologies numériques d’ici à 2030, pour un investissement total de 3 milliards d’euros.
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