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Le mix européen se verdit d’autant plus vite qu’il tourne le dos au charbon

La prévention des changements climatiques est une priorité pour l’Europe qui travaille activement à la réduction de ses émissions de CO2.

Les gouvernements du Vieux Continent sont tenus de soutenir la croissance des énergies décarbonées et de réduire leur dépendance aux énergies fossiles polluantes, et notamment au charbon.

Un rapport publié le 30 janvier dernier montre que si l’économie européenne est encore loin de présenter un bilan neutre sur le plan climatique, la démocratisation du renouvelable est une tendance désormais stable… et qui se fait au détriment du charbon. Explications.

En 2018, 30% de l’électricité européenne était renouvelable

La position hégémonique du charbon au sein de la production électrique européenne est-elle en train d’être remise en cause ?

S’il est encore difficile de cerner la tendance à la baisse qui caractérise la part de la houille dans le mix électrique, force est de constater que celle des énergies renouvelables ne cesse de progresser d’année en année.

Selon un rapport centré sur l’évolution du secteur électrique en Europe, les énergies vertes ont en effet assuré plus de 30% de la production européenne en 2018.

Selon le think tank britannique Sandag et Agora Energiewende, 32,2% de l’électricité produite en Europe en 2018 a été générée par les renouvelables contre 30% en 2017.

L’énergie éolienne, avec une part de 11,8%, est la ressource renouvelable la plus importante sur le continent européen. Vient ensuite l’hydroélectricité (10,6%), la biomasse (6,1%) et l’énergie solaire (3,9%).

« L’énergie solaire ne représente que 4 % du mix électrique européen en 2018, bien en deçà de l’éolien et de la biomasse. La progression du parc solaire européen laisse cependant entendre qu’il s’agit d’une ressource qui pourrait s’avérer primordiale dans les années à venir. Les capacités de production d’énergie solaire ont augmenté de plus de 60% pour atteindre près de 10 GW en 2018 et pourraient tripler pour atteindre 30 GW en 2022 », précisent les auteurs du rapport.

La houille et le lignite en perte de vitesse

Si l’on parle en termes de volumes, la production renouvelable européenne annuelle a augmenté de 35 TWh entre 2017 et 2018. Un chiffre qui traduit bien la hausse de la part des énergies vertes dans le mix européen, même si l’on ne manquera pas de souligner un léger ralentissement par rapport à la progression annuelle moyenne (qui s’est inscrit à hauteur de 53 TWh sur la période 2010-2017). Des conditions venteuses moins avantageuses que l’année précédente expliquerait ce décalage.

Car la principale tendance à retenir du rapport est, selon Sandag et Agora Energiewende, la baisse de la production d’électricité à base de charbon. Sur les 12 mois de 2018, la production d’électricité issue du lignite a en effet diminué de 6% et s’inscrit désormais 30% en dessous de son niveau de 2012.

La croissance du parc renouvelable européen se ferait donc au détriment des énergies fossiles polluantes, et notamment du charbon.

« Le vent, le soleil et la biomasse ont pour la première fois produit davantage d’électricité en Europe que le charbon et le lignite, alors qu’il y a cinq ans, ces derniers assuraient plus du double de la production électrique issue des renouvelables », soulignent en effet Sandag et Agora Energiewende.

À noter que la baisse de la production d’électricité à base de houille (-9%) est clairement plus rapide que celle à base de lignite (-3%).

L’Europe fait baisser ses émissions de CO2

Autre point positif pour le mix électrique européen l’an passé : la baisse des émissions de dioxyde de carbone.

Les émissions de CO2 issues du secteur de la production d’électricité ont en effet diminué de 5% en 2018 (et de 21% depuis 2012). Elles s’inscrivent désormais à hauteur de 985 millions de tonnes, soit 53 millions de moins qu’en 2017.

« L’Europe prouve que le remplacement de la production au charbon par une production d’énergie renouvelable est le moyen le plus rapide de réduire les émissions. En seulement six ans, entre 2012 et 2018, les émissions annuelles de CO2 des centrales au charbon en Europe ont diminué de 250 millions de tonnes, sans augmentation des émissions dues à la production d’électricité au gaz naturel », souligne Dave Jones, analyste chez Sandbag.

Le rapport souligne enfin une baisse des prix du solaire et de l’éolien. Le coût de l’électricité produite grâce à ces deux ressources renouvelables serait similaire aux coûts affichés par les centrales à gaz et à charbon (qui ont respectivement vu leur prix augmenter de 30% et de 15% en 2018).

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