Mobilité électrique : débuts timides pour le « Superbonus »
Mis en place par le gouvernement au 1er avril 2015, le superbonus écologique permet de bénéficier de primes pouvant aller jusqu’à 10.000€ à condition de se débarrasser de son vieux diesel et d’opter pour un modèle électrique. Malgré un début d’année encourageant avec des chiffres records par rapport aux années précédentes, le nombre d’immatriculations de modèles neufs électriques reste négligeable.
L’association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere-France) présentait des chiffres le mois dernier qui annonçait le franchissement pour la première fois des 1% de part de marché pour la vente de véhicules électriques. Une progression qui continue en mai avec 5.695 unités vendues, 75% de plus qu’il y a un an.
Pourtant ces chiffres restent assez poussifs surtout si on les compare au nombre de véhicules diesels immatriculés sur la même période. Ce sont en effet pas moins de 466.215 voitures diesels qui ont été immatriculés au mois de mai, à comparer donc avec les 5.695 unités pour les modèles « zéro émission » (0.7% de part de marché), au 1.733 pour les modèles thermiques-électriques rechargeables sur une prise de courant (dit hybrides) ou au 1.581 véhicules utilitaires électriques immatriculés sur cette période.
Malgré le coup de pousse du gouvernement par le biais du superbonus qui permet d’obtenir jusqu’à 10.000€ de primes (6.300€ pour l’achat véhicule électrique neuf et 3.700 pour mettre à la casse les vieux diesels immatriculés pour la première fois avant le 1er janvier 2001), les ventes semblent avoir du mal à décoller.
Les modèles électriques restent en effet bien plus chers que leurs homologues thermiques : superbonus écologique déduit il faut compter 10.000€ supplémentaires pour l’acquisition d’une Renault Zoe ou 15.000€ pour une Nissan Leaf. De plus la tendance actuelle du marché montre que les Français, faute de moyens, s’orientent en priorité sur l’occasion, un marché qui comporte encore très peu de modèles électriques. Ce sont ainsi 5,44 millions de voitures d’occasion qui ont changé de main l’an dernier.
Du côté de l’AVERE on préfère rester optimiste, pointant le délai entre les commandes passées depuis le début du superbonus et les immatriculations : « L’effet commencera à se faire sentir en juin. Ce sont les ventes de la rentrée qui seront déterminantes ». Mais malgré la mise en place prochaine de pastilles pénalisant les véhicules les plus polluants et la guerre ouverte du gouvernement livrée au diesel, ce dernier semble avoir encore de beaux jours devant lui…
Crédit photo : Milky
COMMENTAIRES
Espérons que cela reste tout aussi timide à l’avenir!