Le Mozambique rouvre un port-clé dans la région gazière de Cabo Delgado
Le Mozambique a rouvert mardi pour la première fois en deux ans un port-clé desservant un projet gazier de plusieurs milliards de dollars dans le nord du pays, a annoncé la radio publique, après avoir délogé les jihadistes de la ville.
Des jihadistes liés au groupe État islamique s’étaient emparés il y a deux ans de la ville portuaire de Mocimboa da Praia, dans la province pauvre mais riche en ressources naturelles de Cabo Delgado, en en faisant leur siège de facto et en coupant toutes les activités commerciales.
En août 2021, les forces rwandaises ont aidé le Mozambique à reprendre le contrôle de la ville portuaire.
Mocimboa da Praia se trouve au sud de la péninsule d’Afungi, le centre névralgique d’un projet de gaz naturel liquéfié de plusieurs milliards de dollars baptisé Mozambique GNL, exploité par le géant français de l’énergie TotalEnergies.
Mardi, un bateau appartenant à Mozambique GNL est arrivé à Mocimboa da Praia avec une cargaison de carburant, de voitures, de tracteurs et divers équipements pour des entreprises opérant dans la ville de Palma, située à 80 km au nord.
Le gouverneur de Cabo Delgado, Valige Tauabo, et le patron de TotalEnergies au Mozambique, Maxime Rabilloud, ont assisté à l’arrivée du premier bateau commercial en deux ans.
Une attaque meurtrière sur la ville portuaire de Palma en mars 2021 avait contraint TotalEnergies à suspendre son projet de gaz naturel pesant 16,5 milliards d’euros, situé à seulement quelques kilomètres.
Mais depuis que des troupes africaines ont été déployées dans la région, le calme est progressivement revenu dans la ville et ses environs. L’insurrection avait éclaté en octobre 2017 lorsque des jihadistes avaient attaqué des zones côtières dans le nord de Cabo Delgado, près de la frontière tanzanienne.
Les attaques par des groupes armés dans la province du Cabo Delgado, à majorité musulmane, ont fait au moins 4.422 morts depuis octobre 2017, selon l’ONG Acled qui collecte des données dans les zones de conflit.
Les violences ont aussi provoqué la fuite d’environ un million de personnes.