Mozambique: Total suspend des contrats liés à son site gazier (association)
Le géant pétrolier français Total a suspendu des contrats avec au moins deux sociétés de construction liées à son projet de son site gazier de plusieurs milliards d’euros au Mozambique, interrompu après une attaque jihadiste, a annoncé mardi la principale association patronale du pays.
Total a cessé début avril ses opérations dans la province de Cabo Delgado (nord-est), évacuant tout son personnel après que des groupes armés ont attaqué la ville portuaire de Palma le 24 mars, tuant des dizaines de civils, policiers et militaires. Le raid, lancé à seulement quelques kilomètres du méga-projet gazier, sur la péninsule d’Afungi, a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI).
Total avait déjà évacué une partie des employés, et suspendu les travaux depuis fin décembre, à la suite d’une série d’attaques jihadistes à proximité.
La Confédération des associations économiques du Mozambique (CTA) a affirmé mardi que le groupe énergétique français avait suspendu des contrats avec plusieurs sociétés indirectement liées au projet gazier.
Parmi elles figurent une société de construction italienne chargée de bâtir un village pour reloger les habitants déplacés par le projet ainsi qu’une entreprise publique portugaise chargée de construire un nouvel aéroport.
Les attaques jihadistes « ont eu un impact négatif sur 410 entreprises et 56.000 salariés » », a indiqué à des journalistes le président du CTA Agostinho Vuma, à la suite d’une rencontre avec l’ambassadeur français et un représentant de Total, dans la capitale Maputo mardi.
« De petites et moyennes entreprises locales ont déjà perdu 90 millions de dollars » depuis l’attaque de Palma, a-t-il précisé.
Le CTA évalue en ce moment le nombre de contrats déjà suspendus et cherche à savoir si les sous-traitants ont été payés, a expliqu M. Vuma. Selon lui, Total a assuré, « lors d’une réunion précédente », que le projet de site gazier reprendrait « une fois qu’il serait sûr », relevant que le groupe avait réglé toutes ses factures.
Un porte-parole de Total a refusé de commenter ces affirmations.
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