Mozambique: un nouveau port et une nouvelle voie ferrée pour le charbon
Le président mozambicain Filipe Nyusi a inauguré vendredi à Nacala (nord) un nouveau port et une nouvelle ligne de chemin de fer destinés à l’exportation du charbon produit par le groupe brésilien Vale dans l’ouest du pays.
Le méga-projet du Corridor logistique de Nacala (CLN), qui inclue une voie ferrée de 912 km et un terminal de chargement du charbon pour des navires de très grande capacité, représente un investissement colossal de 4,1 milliards d’euros soit un tiers du produit intérieur brut (PIB) du Mozambique.
« Ce port que vous avez ici est l’unique et le plus grand de ce type en Afrique australe, voire en Afrique », s’est enthousiasmé M. Nyusi lors d’un discours à Nacala rapporté par télévision publique TVM.
« Pour Vale, l’inauguration du corridor de Nacala est une grande fierté. Nous concluons un projet qui représente le plus grand investissement de la compagnie en dehors de son pays d’origine », a déclaré Murilo Ferreira, le directeur de Vale.
Le groupe brésilien détient 35% de CLN. Le reste appartient au groupe japonais Mitsui (35%) et à des entreprises mozambicaines.
Situé à plus de 2.000 km de la capitale Maputo, le port de Nacala est considéré comme le plus grand port en eaux profondes de la côte est-africaine. Il aspire à concurrencer ceux de Durban en Afrique du Sud et de Mombassa au Kenya.
La nouvelle voie ferrée le relie sur 912 km, via le Malawi, à la province occidentale de Tete, qui renferme d’importantes réserves de charbon.
Commencée en 2011, sa construction aura pris quatre ans. Annoncée à l’origine pour le début 2015, l’ouverture de la ligne a été maintes fois repoussée, notamment à cause de la chute des cours du charbon qui a ralenti le secteur houiller pendant deux ans.
La remontée inattendue des prix fin 2016 a toutefois permis à Vale d’annoncer un record de production au premier trimestre 2017.
Considéré comme l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, le Mozambique est plongé depuis 2016 dans une crise financière sans précédent liée au dérapage de sa dette publique et à la dépréciation de sa monnaie.
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