Le Népal relance un projet hydroélectrique avec la Chine
Le ministre népalais de l’Information a annoncé lundi la réactivation d’un accord passé avec une entreprise d’État chinoise pour construire une centrale hydroélectrique, ledit accord ayant été annulé en novembre par le gouvernement précédent.
« La décision d’annuler l’accord avec la compagnie chinoise » Gezhouba Group Corporation, CGGC « a été prise sans raison valable par le précédent exécutif », a affirmé Gokul Baskota au sujet du projet chiffré à 2,5 milliards de dollars (2,1 mds EUR), abandonné à quelques jours d’élections législatives qui ont porté au pouvoir l’actuel gouvernement, réputé favorable à Pékin.
« Nous avons décidé de corriger cela, car le Népal n’a pas la capacité de mener à bien un si grand projet — le financement est notamment un défi », a poursuivi le ministre de l’Information.
La réactivation du contrat consacre le lobbying intensif de la Chine auprès du gouvernement communiste, entré en fonction en février.
La centrale de Budhi-Gandaki (centre du pays), qui devrait doubler la production hydroélectrique de ce pays enclavé et confronté à des pénuries chroniques d’électricité, est appelée à faire partie des Nouvelles Routes de la soie, une initiative chinoise visant à renforcer l’influence internationale de l’Empire du milieu.
CGGC, déjà impliquée dans la construction de trois centrales hydroélectriques de moindre ampleur au Népal, est la cible de critiques récurrentes quant au dérapage des coûts et du calendrier de ses chantiers.
Celui de Budhi-Gandaki, attribué à CGGC sans appel d’offres international, est aussi fustigé, notamment par l’ancien ministre des Finances népalais Ram Sharan Mahat, inquiet de l’opacité d’une procédure susceptible selon lui d’aggraver la « lourde dette nationale ».
En novembre, le précédent gouvernement népalais avait déjà invoqué l’absence de transparence dans la procédure d’attribution pour justifier l’abandon du projet qu’il avait pourtant avalisé en juin.