Nord Stream 2: le ministre russe de l’Energie évoque un « sabotage »
Le ministre russe de l’Energie a dénoncé lundi le « sabotage » autour de certains investissements dans les infrastructures énergétiques, citant le projet de gazoduc Nord Stream 2 devant relier la Russie et l’Allemagne et critiqué par l’Union européenne.
« Ces derniers temps, nous faisons face à des restrictions artificielles dans le développement des infrastructures », et parfois à un « sabotage de projets d’infrastructures » et à des « interférences dans les relations commerciales entre des entreprises (…), comme par exemple pour Nord Stream 2 », a déclaré Alexandre Novak à la tribune du Congrès mondial du pétrole à Istanbul.
Il n’a pas précisé qui, selon lui, était à l’origine de ce « sabotage », mais le projet Nord Stream 2, développé par le géant russe Gazprom et cinq groupes européens, est très critiqué au sein de l’Union européenne.
Si l’Allemagne le défend, plusieurs pays de l’est de l’Europe, Pologne en tête, y sont opposés, sur fond de tensions entre l’UE et Moscou depuis le conflit ukrainien de 2014.
Alors que la Commission européenne souhaite négocier avec Moscou la mise en place de ce projet, Gazprom lui a opposé une fin de non recevoir fin juin, estimant qu’une telle négociation n’était pas nécessaire.
Ce projet vise à doubler d’ici fin 2019 les capacités de son grand frère Nord Stream 1, et permettre à plus de gaz russe d’arriver directement en Allemagne, via la mer Baltique, donc sans passer par l’Ukraine. Passant sous la mer, il échappe théoriquement à la juridiction de Bruxelles.
Fin avril, Gazprom a bouclé le financement du gazoduc: il sera le seul actionnaire de ce projet de 9,5 milliards d’euros, tandis que ses partenaires européens (Engie, Uniper, Wintershell, OMV et Shell) en financeront la moitié à parts égales.
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