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La Norvège tourne le dos aux sociétés d’exploration et de production pétrolière

L’extraction, la transformation, le transport et la combustion du pétrole, du charbon et du gaz sont responsables chaque année de l’émission de quantités astronomiques de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre.

La sortie des énergies fossiles polluantes apparaît comme une mesure essentielle pour réduire drastiquement les émissions anthropiques de CO2 et ainsi répondre aux enjeux de lutte contre le réchauffement climatique.

C’est dans ce contexte que le fonds souverain norvégien a annoncé un désinvestissement massif dans les compagnies pétrolières.

L’objectif est double : se désengager des pratiques peu respectueuses de l’environnement et minorer l’impact des fluctuations du prix du pétrole dans l’économie norvégienne. Explications.

Se désengager financièrement des compagnies pétrolières

La Norvège fait un pas de plus vers une société décarbonée au sein de laquelle les énergies fossiles polluantes ont de moins en moins leur place.

Le gouvernement norvégien a en effet annoncé le 8 mars son intention de ne plus alimenter les activités pétrolières via ses placements financiers. Une décision hautement symbolique de la part d’un des plus importants fonds souverains du monde.

Par cette proposition de loi, le ministère des Finances souhaite contraindre la Banque de Norvège à se désengager des compagnies spécialisées dans l’exploration et la production d’hydrocarbures fossiles.

À l’heure actuelle, ce fonds souverain détient pour plus de 37 milliards de dollars d’action dans le secteur pétrolier.

Les investissements concernent notamment les géants de l’or noir que sont BP, Shell, Total ou encore Exxon Mobil. Si la mesure venait à aboutir législativement, ce ne serait pas moins de 7,5 milliards de dollars, répartis dans plus de 130 sociétés, qui seraient retirés du portefeuille financier norvégien.

De l’impératif économique aux retombées écologiques

« Il s’agit de réduire et disséminer les risques encourus face à un recul permanent du prix du pétrole », a expliqué aux journalistes de l’AFP Siv Jensen, ministre norvégienne des Finances.

Si les retombées écologiques d’une telle mesure sont indéniables, la Norvège semble principalement motivée par des impératifs d’ordre économique.

Oslo  souhaite en effet réduire au maximum l’impact des fluctuations des prix du pétrole sur les finances publiques. Un choix judicieux à l’heure où les produits pétroliers sont pointés du doigt pour leur impact négatif sur l’environnement.

« Si cela passe au Parlement, cela produira une onde de choc sur le marché, portant le plus grand coup à ce jour à l’illusion que le secteur des énergies fossiles a encore des décennies d’activité (…). La décision devrait être perçue comme une alerte rouge pour les banques privées et les investisseurs dont les actifs pétroliers et gaziers deviennent de plus en plus risqués et moralement intenables », s’est félicitée de son côté l’ONG 350.org.

La mesure ne concerne cependant que les opérations d’exploration et de production pétrolière.

Les sociétés en charge du raffinage et de la distribution des hydrocarbures ne semblent pour l’instant pas directement concernées. Il ne s’agit donc qu’un premier pas, mais il est d’autant plus symbolique qu’il a été effectué par un des plus gros producteurs d’hydrocarbures d’Europe.

La France refuse de flécher l’épargne populaire vers la transition énergétique

Quelques jours plus tôt était discuté en France, à l’Assemblée nationale, une proposition de loi visant à instaurer davantage de transparence dans l’utilisation de l’épargne populaire en matière énergétique. Cette proposition de loi a été vidée de sa substance puis adoptée avec deux dispositions très peu contraignantes.

L’objectif de cette mesure était d’interdire le financement des activités du secteur des énergies fossiles avec l’argent placé par les Français sur leurs comptes d’épargne populaire (livret A et livrets développement durable). Mieux, le texte préconisait que l’argent concerné soit notamment utilisé par les banques pour le financement des travaux d’économie d’énergie.

La proposition visait également à contraindre les banques à plus de transparence en matière d’investissement. Chaque établissement auraient dû préciser le contenu de ses investissements par l’épargne solidaire, afin que les clients puissent choisir son enseigne bancaire en toute connaissance de cause.

Le texte adopté prévoit seulement que le directeur général de la Caisse des Dépôts publie, chaque année, un rapport mettant en avant le désinvestissement des deniers publics dans les activités contraires aux objectifs de lutte contre le réchauffement climatique.

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