Norvège : les voitures électriques victimes de leur succès
Alors que les gouvernements européens tentent d’encourager au maximum l’expansion du marché des voitures électriques, les norvégiens très en avance sur le sujet pourraient prochainement revenir sur quelques unes des mesures incitatives à l’achat mis en place ces dernières années. Des mesures très avantageuses qui au regard du succès grandissant des véhicules électriques, commencent à peser sur le gouvernement norvégien.
En effet, souhaitant agir dans le sens d’une réduction des gaz à effet de serre du trafic routier, le gouvernement norvégien à mis en place quelques mesures très généreuses pour promouvoir les véhicules électriques. Circulation autorisée dans les couloirs de bus, parking et rechargement gratuit en ville, péages urbains gratuits eux-aussi, et suppression de la taxe à l’achat, autant d’avantages qui auront su motiver les consommateurs puisque 13 % des immatriculations enregistrées en Norvège depuis le début de l’année 2014 concernait des véhicules électriques contre seulement 0,6 % en France. La Norvège compte aujourd’hui 32.000 voitures électriques en circulation, soit un véhicule pour 160 habitants, chiffre le plus élevé au monde.
Une tendance à l’achat qui pourrait paraître enviable pour ses voisins européens si le nombre croissant des véhicules électriques en circulation ne commençait pas à poser quelques problèmes aux Norvégiens. Les couloirs de bus tout d’abord qui ont du absorber cette masse de véhicules privilégiés sont désormais aussi encombrés aux heures de pointes que les voies normales et les chauffeurs comme les usagers des transports publics commenceraient sérieusement à s’en agacer.
De plus, selon le ministère des Finances, les avantages fiscaux accordés s’élèverait aujourd’hui à plus de 4 milliards de couronnes soit environ 500 millions d’euros de manque à gagner pour le gouvernement. Un coût élevé qui devrait pousser le gouvernement à revoir sa position sur le sujet. Le premier ministre Erna Solberg a en effet récemment indiqué qu’il faudrait envisager « des ajustements à la baisse à l’avenir« .
Les mesures incitatives votées jusqu’en 2017 avaient pour objectif premier d’aider à atteindre le chiffre de 50 000 ventes de voitures électriques, un seuil qui devrait être atteint avec 2 ans d’avance. Un prétexte semble-t-il tout trouvé pour revenir rapidement sur le régime dérogatoire accordé actuellement aux véhicules propres.
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