De nouveaux profils pour la smart city
Un article signé The Agility Effect, site partenaire
Les projets de ville connectée se multiplient, engendrant la collecte massive de données qu’il faut ensuite vérifier, traiter et sécuriser. Un processus complexe qui nécessite des compétences particulières.
Connecter la ville aux usagers des infrastructures, des transports, des bâtiments, de l’énergie pour la rendre plus efficiente, c’est le nouveau défi des métropoles.
Mais la smart city se heurte souvent à un cloisonnement des services municipaux qui freine la collaboration que réclame la numérisation des villes. « Si le maire est visionnaire, il comprend bien que cette évolution est davantage une source de progrès qu’une éventuelle perte de contrôle sur la gestion de sa municipalité », estime Thierry Czech, responsable technique et innovation chez Omexom (VINCI Energies).
C’est ainsi la raison pour laquelle des profils comme des urbanistes deviennent intéressants pour les prestataires. Ils aident à mieux comprendre les problématiques du client. « Nous sommes de plus en plus partenaires de la ville, et non plus seulement fournisseurs », ajoute Thierry Czech. Trois entités d’Omexom possèdent déjà des compétences de type urbaniste.
Qui dit smart city dit data, et le premier besoin est d’agréger les données pour un meilleur fonctionnement des services. La collecte de la donnée passe par l’installation de capteurs électroniques, par exemple pour la surveillance du trafic automobile.
Cette évolution a généré des besoins en compétences diverses qui n’existaient pas il y a encore quelques années, à l’instar des data scientists.
Ces différents experts sont capables d’organiser la collecte et le transport, de gérer le stockage et le traitement des datas. Le travail se poursuit par l’analyse statistique, puis, par enrichissement, évolue vers la vision prédictive ; ces tâches sont réalisées avec le concours d’algorithmes d’intelligence artificielle.
Bien dimensionner les besoins
Autre compétence recherchée par les fournisseurs de solutions de smart city : les experts en cybersécurité, garants de l’intégrité des données collectées.
Mais pour Thierry Czech, « il faut faire attention à ne pas surenchérir cette sécurisation, et bien dimensionner les protections en fonction de la valeur de la data. C’est un travail partagé entre le client, le chef de projet et le spécialiste du cryptage qui va déterminer le niveau de sécurité d’un bout à l’autre de la chaîne ».
Auparavant, piloter un éclairage public ne demandait aucune précaution informatique.
Aujourd’hui, les messages diffusés sur les panneaux connectés peuvent être interceptés et modifiés, comme c’est arrivé récemment lors de l’élection présidentielle française de 2017 pour la ville de Paris.
Pour séduire ces spécialistes, les prestataires développent tout un arsenal de mesures et rivalisent d’initiatives comme les incubateurs de start-up ou les appels à projets au travers de hackathons.
De quoi séduire aussi les spécialistes de l’IA, capables de faire tourner les algorithmes qui moulinent les masses de données aspirées depuis la voie publique, qui sont également très recherchés.
« Le monde est devenu virtuel. Cela favorise l’innovation mais engendre aussi une grande complexité. Or, c’est seulement quand on les met en œuvre qu’on peut savoir si ces programmes sont réellement efficaces ou pas », rappelle Thierry Czech.
Dernier métier émergent susceptible d’aider les fournisseurs de solutions « intelligentes » pour les villes : le spécialiste des réseaux sociaux, qui peut surveiller ces nouveaux outils de communication. « Dans les appels d’offres, on voit de plus en plus passer un besoin d’applications participatives qu’il faut gérer », conclut le responsable technique et innovation chez Omexom.