Nucléaire/Le Creusot: Framatome a achevé l’analyse des anomalies liées au parc français
Framatome (ex-Areva NP) a achevé l’analyse des anomalies détectées sur les dossiers de fabrication de composants fabriqués sur son site du Creusot (Saône-et-Loire) pour les réacteurs français d’EDF, et l’usine est désormais « totalement opérationnelle », a indiqué mercredi un dirigeant de la société.
L’audit lancé en 2015 après la détection de l’existence d’anomalies comportait trois phases: une étape d’inspection, soit un passage en revue de « près de 4.000 dossiers », puis une phase d’analyse technique des éventuels écarts soulevés qui est « totalement finie pour toutes les pièces du parc français », a déclaré David Emond, directeur de la division Composants de Framatome, lors d’un point presse au Creusot.
« Il nous reste à finir un certain nombre de clients étrangers, et ce sera fait à la fin de l’année », a-t-il ajouté.
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) doit désormais achever d’étudier, réacteur par réacteur au fur et à mesure des arrêts de maintenance programmés par EDF, les résultats transmis par Framatome.
« A date, il y a 31 réacteurs qui ont obtenu le feu vert de l’ASN. Et les 27 qui restent sont planifiés d’ici à la fin de l’année », a détaillé M. Emond.
Jusqu’à présent, le gendarme du nucléaire a pointé des irrégularités dans la composition de l’acier du couvercle et du fonds de la cuve du réacteur de l’EPR de Flamanville (Manche), finalement autorisée à être utilisée en l’état jusqu’en 2024, ainsi que sur un élément d’un générateur de vapeur du réacteur numéro 2 de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), également validé, et sur une pièce en cours de fabrication sur le site de Framatome à Saint-Marcel.
L’ASN a autorisé en début d’année Creusot Forge à reprendre sa production pour les centrales françaises et la « montée en puissance » est en cours, a indiqué David Haguet, le directeur de l’usine, qui emploie 230 personnes.
L’usinage de pièces pour les deux futurs EPR d’Hinkley Point (Royaume-Uni) avait lui repris l’an dernier.
L’usine prévoit de recruter environ 40 personnes cette année, après 30 l’an dernier.
Framatome prévoit d’y investir 11 millions d’euros cette année, notamment dans l’outil de production ou la numérisation, et entre 7 et 9 millions d’euros par an entre 2019 et 2021. 7,5 millions d’euros ont déjà été investis l’an dernier.
« C’est une page qui se tourne (…) l’usine est totalement opérationnelle », notamment en vue du vaste programme de maintenance du parc français, a affirmé M. Emond, alors que l’entreprise, détenue désormais à 75,5% par EDF, a aussi mis en place l’an dernier de nouvelles procédures pour renforcer l’auto-contrôle dans ses usines.
mhc/ef/nas