Nucléaire : EDF estime que les cinq réacteurs arrêtés reprendront leur activité avant l’hiver
EDF va arrêter cinq réacteurs nucléaires dans le cadre des investigations menées sur 18 unités de production, a-t-on appris mardi 18 octobre d’une source proche du dossier. Ces examens anticipés permettront au groupe français de répondre aux exigences de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) tout en garantissant la reprise d’activité de ces installations avant l’hiver.
Dans le cadre de contrôles de sécurité supplémentaires demandés par l’ASN, le groupe EDF a annoncé hier son intention d’arrêter temporairement cinq réacteurs nucléaires. Objectif : procéder aux examens nécessaires sur certains fonds primaires des générateurs de vapeur (Fessenheim 1, Tricastin 2 et 4, Gravelines 4 et Civaux 1). Certaines zones localisées de ces pièces présenteraient des taux de concentration en carbone légèrement supérieurs à la moyenne. « Après échange avec l’ASN, EDF va poursuivre l’audit sur les cinq derniers réacteurs qui restent à auditer sur la teneur en carbone, avant la fin de l’année. Cet audit doit être fait réacteurs à l’arrêt« , a indiqué à l’AFP la source proche du dossier. L’exploitant devra fournir à l’autorité de sûreté un dossier de justification établissant la fiabilité des pièces mises en cause. Son examen demandera plusieurs semaines.
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Si ces irrégularités ne présentent pas de réels dangers, l’Autorité de sûreté nucléaire française avait tout de même demandé en juin dernier à EDF de procéder à des essais complémentaires préventifs sur les générateurs de vapeur équipant 18 réacteurs nucléaires français. A ce jour, sur les 13 autres réacteurs concernés par ces investigations, six ont déjà pu redémarrer et sept autres sont dans l’attente d’un feu vert de l’ASN. Le contrôle des cinq derniers réacteurs avait été programmé pour fin 2016-début 2017 mais devrait finalement avoir lieu avant l’hiver afin que le parc de 58 réacteurs soit disponible entre janvier et mars (les mois où la consommation est souvent la plus forte).
Il ne devrait donc pas y avoir de baisse de la production électrique d’origine nucléaire cet hiver. Et au cas où cela se produirait, EDF n’anticipe pas de coupures d’électricité chez ses clients. Une diminution de la production de certaines centrales pourrait en effet être compensée par une augmentation dans d’autres unités. Ou grâce à d’autres sources d’énergies. Les centrales hydrauliques et éoliennes sont par exemple sous-utilisées par rapport à leur capacités. Si les premières représentent 21 % de la capacité électrique installée, les barrages n’ont contribué l’an dernier qu’à hauteur de 7 %, comme l’indique le rapport financier annuel de 2015.
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