Nucléaire: EDF reste sur ses positions pour l’avenir du parc français
EDF a réitéré mercredi sa volonté de ne fermer aucun réacteur nucléaire avant 2029 hormis ceux de la centrale de Fessenheim, et d’obtenir l’autorisation d’en garder certains en service jusqu’à 60 ans, mais sans préciser combien.
« Nous sommes confiants dans notre capacité à exploiter en toute sûreté (le) parc (nucléaire) jusqu’à 60 ans (…) mais il ne nous parait pas réaliste d’emmener l’ensemble du parc à cette échéance », écrit l’électricien dans sa contribution publiée mercredi sur le site de la Commission nationale du débat public.
Ce texte s’inscrit dans le débat en cours sur l’élaboration de la feuille de route énergétique de la France pour la période 2019-2023 et des orientations à horizon 2028. Il doit permettre au gouvernement d’aboutir à un texte définitif à la fin de l’année.
Actuellement, EDF a l’autorisation d’exploiter les 58 réacteurs de son parc français pendant 40 ans.
Un certain nombre commenceront à atteindre cette échéance à partir de 2019 et EDF prévoit de grands travaux pour obtenir de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) le droit de prolonger leur vie de dix années supplémentaires, soit jusqu’en 2029 pour les plus anciens.
Dans sa contribution, EDF en dit un peu plus sur la manière dont il envisage de faire évoluer son parc après cette date.
Il prévoit qu’il devra commencer à « anticiper des arrêts » pour lisser dans le temps la fermeture des centrales et éviter d’avoir à en arrêter trop en même temps.
« Nous envisageons certains des arrêts dès le début des échéances des cinquièmes visites décennales », soit à l’atteinte des 50 ans de fonctionnement.
EDF ne précise toutefois pas combien de réacteurs il entend fermer et admet que « les décisions sur l’évolution du mix-électrique relèvent évidemment de la puissance publique ».
Le mois dernier, Nicolas Hulot avait rappelé que si EDF défend ses intérêts, « ce n’est pas à EDF de me dire, de nous dire (…) que nous n’allons pas fermer d’autres réacteurs pendant le quinquennat ».
L’objectif du gouvernement est de réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50%, mais plus dès 2025 comme le prévoyait la loi sur la transition énergétique de 2015.
EDF confirme aussi qu’il travaille toujours au développement d’un réacteur EPR « simplifié » pour renouveler une partie du parc nucléaire français.
Il dit d’ailleurs attendre « une décision prochaine » de l’Etat pour lancer le processus permettant de mettre une « première » centrale en service « en 2030 ou à peu près ».
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