Nucléaire, « filière d’avenir » : le point sur la polémique

Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a relancé le débat sur le nucléaire en affirmant ce week-end qu’il s’agissait d’une « filière d’avenir » pour l’économie française. Une prise de position soutenue par certains ministres, mais critiquée notamment par les alliés écologistes du gouvernement. Le point sur la polémique.

C’est un tsunami de réactions qu’a entraîné la sortie d’Arnaud Montebourg sur le nucléaire. Le ministre, en charge de l’Industrie, a choisi de mettre en avant les atouts économiques et industriels de la filière nucléaire, au risque de froisser certaines sensibilités de la majorité.

Si les tensions entre le parti socialiste et les écologistes ne sont pas nouvelles sur la question (François Hollande ne s’est pas prononcé en faveur de la sortie du nucléaire, mais a promis une réduction de la part de l’atome dans les décennies à venir), Arnaud Montebourg a rappelé de façon très médiatique où se situaient les divergences de fond sur la question.

Quand Europe Ecologie met essentiellement en avant les enjeux de sûreté nucléaire, notamment depuis la catastrophe de Fukushima, Arnaud Montebourg a privilégié l’angle économique et industriel. En clair, le nucléaire est, selon lui, une « filière d’avenir », car elle permet aux Français et aux entreprises françaises de payer moins chères leurs factures d’électricité, ce qui constitue un avantage compétitif pour l’économie française.

En outre, selon le ministre du Redressement productif, les emplois de la filière nucléaire ont l’avantage de ne pas être délocalisable et l’atome constitue l’un des rares secteurs où l’industrie française a des possibilités d’exportation.

Une vision économique partagée par plusieurs poids lourds socialistes, qui ont rapidement soutenu les propos de leur collègue. Ce fut tout d’abord Manuel Valls, puis le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, et enfin le ministre du Travail Michel Sapin.

Mais de l’autre côté de la majorité, les écologistes ont été très virulents, à l’image de Noël Mamère, qui a dénoncé une « provocation » et a indiqué « s’interroger sur la validité des accords que nous avons passés dans cette majorité ». Cécile Duflot, membre écologiste du gouvernement, a quant à elle choisi de minimiser la position d’Arnaud Montebourg en rappelant que ce n’était pas celle du gouvernement.

Des tensions au sein de la majorité qui ont finalement décidé le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à évoquer le sujet lors de son interview télévisé de rentrée sur France 2. Le chef du gouvernement a assuré avoir discuté avec Arnaud Montebourg et a tenu à rassurer les écologistes… sans toutefois revenir avec précision sur les déclarations de son ministre du Redressement productif.

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