Nucléaire: la Commission et les Européens en profond désaccord
C’était pressenti mais c’est officiel: les négociations sur les tests de résistance des centrales nucléaires de l’UE sont actuellement bloquées pour cause de profond désaccord entre la Commission et plusieurs pays européens. Le commissaire à l’Energie Günther Oettinger doit s’entretenir à Prague avec le président slovène du groupe des régulateurs européens dans le domaine de la sûreté nucléaire (Ensreg) afin de débloquer la situation.
De sérieuses divergences opposent en effet M. Oettinger à la majorité des régulateurs, car le commissaire a formulé mercredi de nouvelles exigences qui posent un problème de compétence.
Le compromis défendu par 25 autres régulateurs dissocie la sûreté des centrales face à des risques de catastrophe ou d’accident, et leur sécurité face à des actes terroristes ou des sabotages. Aussi, il prévoit des tests de sûreté très poussés pour vérifier la résistance des centrales nucléaires de l’UE à des catastrophes naturelles, comme les séismes et les inondations, ainsi que « les conséquences de tout type d’accident d’origine humaine ou naturelle ».
Mais les régulateurs affirment n’avoir aucune compétence pour les questions liées à la sécurité contre le terrorisme, contrairement aux souhaits du commissaire à l’Energie.
L’une des exigences de M. Oettinger est donc de se voir reconnaître la compétence pour proposer la mise en place d’un groupe de travail composé par des experts des Etats et des représentants de la Commission.
On le rappelle, les dirigeants de l’UE avaient demandé aux régulateurs de s’entendre sur les critères des tests à mener pour contrôler la résistance des installations nucléaires de l’UE, dont les 143 réacteurs en activité, afin de limiter les risques d’un accident comme celui vécu par le Japon.