Nucléaire : les déchets radioactifs vont tripler d’ici 2080
Dans son dernier rapport trisannuel , l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs faisait état, en 2015, d’ 1,5 million de m3 de déchets radioactifs en France. Un chiffre qui pose question, d’autant que les perspectives dressées par l’Andra montrent que ce chiffre va augmenter de façon importante dans les années et décennies à venir.
1,46 million de m3 de stock de déchets radioactifs contre 4,3 millions de m3 de déchets nucléaires en 2080. Ce chiffre alarmant est tiré du rapport trisannuel de l’Andra, l’agence chargée de la gestion à long terme des déchets radioactifs produits en France. Dans 63 ans, les installations nucléaires actuelles auront été démantelées, mais reste à savoir que faire de ces 4,3 millions de m3 de déchets.
Sur ce total, 4,1 millions seront des déchets de très faible activité et de faible et moyenne activité à vie courte, dont la majorité viendront du démantèlement des installations nucléaires. Le problème principal réside dans le traitement des déchets de haute activité qui constituent près de 98% de la radioactivité de la totalité des déchets.
Les déchets de haute activité, provenant pour la plupart du traitement des combustibles usés, représentaient 0,2% du volume fin 2013 (3.200 m3). Ces déchets les plus sensibles devraient être traités sur le long terme au Centre industriel de stockage géologique (Cigéo, prévu en 2025), actuellement en projet à la limite de la Meuse et la Haute-Marne, où ils seront enterrés à 500 mètres de profondeur.
Si toutes les organisations s’accordent sur le fait que la quantité de déchets issus du nucléaire va augmenter de façon importante, la gestion des déchets, elle, fait toujours débat.
Avec près de 2 kg de déchets radioactifs par an et par habitant, l’Andra doit donc considérer toutes les solutions possibles. Rappelons que la poursuite de la production thermonucléaire permettrait paradoxalement la réexploitation des combustibles retraités, diminuant ainsi la quantité de déchets.