Nucléaire : L’Iran entrouvre la porte à des négociations indirectes avec les États-Unis après un nouvel ultimatum de Trump
Face aux pressions croissantes de Washington, Téhéran montre des signes d’ouverture, sans pour autant céder à des discussions directes avec l’administration américaine.
Sous le poids d’un nouvel ultimatum lancé par le président américain Donald Trump, l’Iran se dit désormais prêt à envisager des discussions indirectes avec les États-Unis sur la question nucléaire. Une évolution prudente dans un climat tendu, où les menaces d’intervention militaire et les mises en garde diplomatiques se répondent.
Une proposition américaine sous forme d’ultimatum
Dans une lettre transmise à Téhéran le 12 mars par Anouar Gargache, conseiller présidentiel des Émirats arabes unis, Donald Trump a fait part de sa volonté de reprendre les discussions autour du programme nucléaire iranien. Une volonté affichée de prévenir tout développement potentiel d’armes atomiques par la République islamique, assortie d’une menace à peine voilée d’action militaire en cas de refus de coopération.
Un mois et demi après son retour à la Maison-Blanche, le président américain tente de réimposer sa politique de « pression maximale » face à l’Iran, politique qu’il avait déjà instaurée lors de son premier mandat. Il appelle à la conclusion d’un nouvel accord, plus contraignant que celui signé en 2015 et duquel les États-Unis s’étaient retirés en 2018.
Téhéran prêt au dialogue, mais avec des conditions
En réponse, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a indiqué que son pays était ouvert à des pourparlers, à condition qu’ils restent indirects. Il a exclu toute discussion en face-à-face tant que Washington ne modifie pas son approche envers la République islamique.
« La voie est ouverte pour des négociations indirectes », a-t-il affirmé, tout en soulignant que les relations ne pourraient évoluer que si les États-Unis renoncent à leur posture hostile.
L’héritage du retrait américain
L’accord nucléaire de 2015, connu sous le nom de JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action), prévoyait une limitation stricte des capacités nucléaires iraniennes en échange d’un allègement des sanctions économiques. La sortie unilatérale des États-Unis de cet accord, en 2018, a provoqué une spirale de tensions. Washington a rétabli une série de sanctions contre l’Iran, notamment sur son secteur pétrolier, étouffant son économie.
En retour, Téhéran a progressivement réduit ses engagements au sein du JCPOA, tout en affirmant que ses activités nucléaires restaient exclusivement civiles. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé pendant un temps le respect des obligations iraniennes, mais la méfiance reste de mise dans les capitales occidentales.
La méfiance persiste entre deux ennemis historiques
Les relations diplomatiques entre l’Iran et les États-Unis sont rompues depuis 1979, année de la Révolution islamique qui a mis fin au régime du shah soutenu par Washington. Depuis, les deux pays échangent plus souvent des menaces que des amabilités.
Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a réagi avec fermeté à la dernière initiative américaine. Il a dénoncé une tentative de manipulation de l’opinion publique mondiale, accusant Donald Trump de vouloir apparaître comme un acteur raisonnable du dialogue alors que ses intentions véritables seraient tout autres. « Les menaces américaines ne les mèneront nulle part », a-t-il martelé, tout en avertissant que l’Iran répondra à toute attaque ou provocation.
Washington tente d’adoucir son image
De son côté, Steven Witkoff, émissaire américain pour le Moyen-Orient, a tenté de désamorcer les tensions en soulignant que la lettre de Trump ne constituait pas une menace mais une main tendue. Selon lui, le président souhaite « éviter tout conflit militaire » et établir une base de confiance avec l’Iran.
Reste à savoir si cette confiance est encore possible après des années de confrontations ouvertes et de coups de pression diplomatiques. Si Téhéran accepte d’avancer vers un dialogue, même indirect, cela pourrait ouvrir une brèche dans l’impasse actuelle. Mais les conditions posées par l’Iran laissent entendre que la route vers une désescalade durable sera longue et semée d’embûches.
COMMENTAIRES
La main tendue de Trump cela peut vouloir dire beaucoup de choses !!! Où est le Deal derrière !? Ne va t’il pas leur mettre une « tape » sur la tête !?
C’est vrai que dans quelques années le Gaz de Schiste ne sortira plus à foison et là QUID pour l’industrie US (et même Européenne) ??? Rien n’est éternel…
Dans notre monde court-termiste, le long terme s’est effacé devant des priorités souvent futiles in fine…
Sinon, du temps du concept DESERTEC, des connexions électriques vers le Moyen-Orient étaient prévues dans certains projections ! Et pour le coup, le PV en Iran peut vraiment faire des malheurs au Gaz et avec un décalage horaire conséquent, des interconnexions vers l’Europe auraient vraiment du sens dans le 2 sens…