Nucléaire : quatre candidats en lice pour diriger l’AIEA
Trois hommes et une femme sont candidats pour diriger l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’organe onusien en charge notamment de contrôler les activités nucléaires de l’Iran et le respect de l’accord de 2015 fragilisé par les tensions entre Téhéran et Washington, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Le gouvernement slovaque a indiqué jeudi à l’AFP avoir « nommé » Marta Ziakova, actuelle présidente de l’autorité nucléaire du pays, comme candidate à l’AIEA.
« Nous pensons qu’il est plus que temps pour une femme de diriger l’organisation », a indiqué un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, rappelant que Mme Ziakova, 63 ans, a occupé plusieurs fonctions de haut rang au sein de l’agence.
Le Burkinabé Lassina Zerbo a pour sa part annoncé à l’AFP avoir déposé sa candidature en affirmant que « son pays » (le Burkina Faso) lui avait demandé de se présenter et qu’il était « soutenu » par les États africains. M. Zerbo est l’actuel chef de l’organisme onusien de surveillance de l’interdiction des essais nucléaires, l’OTICE (ou CTBTO en anglais), une agence dont le siège est à Vienne, comme l’AIEA.
Ambassadeur argentin en Autriche et expert des questions nucléaires, Rafaël Grossi avait fait état de sa candidature dès juillet.
Enfin, le Roumain Cornel Feruta, âgé de 43 ans, a fait état de sa candidature depuis plusieurs jours, selon des diplomates.
Bras droit de M. Amano, le candidat soutenu par Bucarest occupe provisoirement la direction de l’AIEA, organisation au sein de laquelle il a occupé de nombreuses fonctions depuis dix ans.
« Une multiplicité des candidatures pourrait favoriser M. Grossi », estime un diplomate, « car il est le premier à s’être lancé dans la course, jouit d’un soutien fort de pays importants et des efforts très soutenus déployés par l’Argentine pour le promouvoir. »
Les candidatures sont ouvertes jusqu’à jeudi minuit heure locale, mais un autre diplomate proche de l’agence doute que d’autres impétrants se lancent dans la course.
L’AIEA souhaite pouvoir nommer un nouveau directeur général en octobre, en vue d’une prise de fonction en janvier 2020.
Elle rassemble 171 États et joue notamment un rôle central dans la lutte contre la prolifération nucléaire en vérifiant que les pays membres du Traité de non-prolifération respectent leurs engagements en la matière.
En riposte au retrait américain de l’accord nucléaire de 2015 qui encadre son programme nucléaire, Téhéran a commencé début juillet à s’affranchir de certaines obligations et annoncé mercredi que le pays allait prochainement mettre en oeuvre une troisième phase de réduction de ses engagements.