Nucléaire : un regain de forme pour Areva
Le groupe Areva a annoncé ce mercredi avoir remporté un contrat de maintenance de plusieurs dizaines de millions de dollars sur trois ans. A partir de 2016 Areva sera en charge des opérations d’arrêts de tranche et de maintenance dans cinq centrales nucléaires implantées aux Etats-Unis, a précisé le groupe français dans un communiqué. De surcroît, le groupe a signé un contrat-cadre pour le démantèlement de sites nucléaires au Royaume-Uni.
Le contrat américain porte sur des services de contrôle et de maintenance de la cuve des réacteurs et des générateurs de vapeur, ainsi que la remise en état des moteurs des pompes primaires. Au total, à partir de 2016, le groupe français s’occupera de la maintenance de deux réacteurs à eau bouillante (REB) et six réacteurs à eau pressurisée (REP) dans le cadre de ce contrat. « Ce nouveau contrat témoigne de l’expertise d’Areva en matière de services pour tous les types de réacteurs nucléaires, et ce même si l’entreprise n’est pas le constructeur d’origine de l’équipement », a déclaré Philippe Samama, directeur du business group Réacteurs & Services d’Areva. Le groupe compte 5 000 salariés aux Etats-Unis dont environ 1 000 employés dans les activités de services. Rappelons que 25% du marché américain est occupé par Areva dans le domaine de la fourniture de combustible pour les centrales de type REP. Le groupe détient aussi près de la moitié du marché américain pour les transports de déchets nucléaires.
De plus, le Royaume-Uni a trouvé un accord avec le géant français du nucléaire pour le démantèlement de centrales sur le sol britannique. Cet accord a été conclu avec la NDA (Nuclear Decommissioning Authority), agence publique britannique chargée du démantèlement des sites nucléaires civils. Areva et son partenaire britannique Atkins auront la responsabilité du démantèlement à proprement parler. La branche Areva RMC, filiale britannique d’Areva, sera chargée de la logistique du traitement des déchets issus de cette déconstruction. « Cet accord confirme notre engagement à contribuer aux futurs projets de démantèlement sur d’autres sites nucléaires que celui de Sellafield où notre groupe est déjà présent. Avec ce nouvel accord, Areva, partenaire historique de l’industrie nucléaire britannique, étend encore ses activités d’ingénierie au Royaume-Uni », a déclaré Guillaume Dureau, directeur exécutif du business group Aval d’Areva.
Ces deux nouveaux contrats viennent regonfler le moral des troupes d’Areva qui connaît des déboires financiers. Des pourparlers se tiennent actuellement entre le géant du nucléaire français et l’électricien EDF. Areva, détenu à 87% par des capitaux publics, devrait céder sa branche nucléaire (Areva NP) à l’électricien. Selon le président d’EDF, Jean-Bernard Lévy, un accord devrait être trouvé d’ici la fin du mois. Le montant n’a pas encore été communiqué, mais des estimations faite par Areva NP table sur près de trois milliards d’euros. Mais EDF est seulement prêt a en aligner deux.
Samuel BEDIN
Crédits photo : Benontherun