« Le numérique est avant tout un des leviers de la transition écologique »
Alors que le gouvernement a présenté en février sa feuille de route Numérique et Environnement, de nombreux travaux parlementaires visent à créer un corpus législatif pour prévenir, encadrer et réduire les impacts environnementaux du numérique.
Dans ce contexte, GreenTech Forum, premier événement professionnel national dédié à la réduction de l’empreinte environnementale du numérique au sein des organisations, a pour ambition de promouvoir un numérique responsable afin de permettre aux acteurs publics et privés de réduire leur impact environnemental.
GreenTech Forum, les 30 novembre et 1er décembre 2021, réunira une cinquantaine d’exposants, fournisseurs de solutions de green IT, et environ 1 000 professionnels, et permettra à toutes les fonctions concernées par cet enjeu (RSE, IT, Achat, Marketing & Communication Digital, …) de rencontrer, pendant 2 jours, tous les acteurs de l’écosystème : institutionnels, associations, entreprises de services et de solutions IT green, startups.
Interview de Véronique Torner, Présidente d’Alter Way et administratrice de numeum, pilote du programme numérique, responsable en charge de Planet Tech’ Care
En quoi la réduction de l’empreinte carbone du numérique est réellement devenue un enjeu pour les entreprises ?
L’urgence climatique est devenue un enjeu de société majeur avec en premier lieu la réduction de notre empreinte carbone. A ce titre, le Green Deal engage l’EU dans une trajectoire de neutralité carbone d’ici 2050 et 2030 pour le secteur du numérique.
La réglementation arrive à grands pas, alors même que notre secteur n’est pas complètement mature sur le sujet et que la multiplication des usages laisse présager une forte progression de l’impact environnementale du numérique dans les années à venir si nous ne faisons rien.
Ainsi, nous estimons à plus de 3% les émissions mondiales de GES produites par le numérique, soit plus que le transport aérien civil. Dans son rapport du 30 mars 2021, le Shift Project a mis à jour ses conclusions sur l’impact environnemental du secteur et c’est surtout la tendance qui inquiète avec une consommation énergétique du numérique qui progresse de 6% par an et pourrait atteindre, si aucune mesure n’est prise, 7 à 8% des émissions totales en 2030, soit un impact similaire aux émissions actuelles des véhicules légers.
L’impact du numérique sur l’environnement dépasse les enjeux climatiques, et il est important de noter que le numérique a également un impact conséquent sur l’épuisement des sols, la pollution de l’eau…
Cet impact se manifeste à différents moments du cycle de vie des produits et services et se concentre pour une très forte part lors de la fabrication des équipements. Selon les indicateurs on estime que la fabrication des équipements représente entre 59 % et 84 % de l’impact environnemental du numérique.
Ces chiffres démontrent la nécessité d’agir vite pour maitriser et réduire l’empreinte environnementale du numérique. De plus, des questions sur l’engagement des entreprises en termes de numérique responsable sont de plus en plus présentes dans les appels d’offre et figurent également parmi les critères de choix de beaucoup de jeunes en termes de recrutement.
Numérique et transition écologique ne sont-ils pas antinomiques ? Vont-ils de pair ?
Il est primordial de rappeler que le numérique est avant tout un des leviers de la transition écologique. De nombreux secteurs ne pourront relever le défi environnemental et notamment climatique sans numérique.
Nous avons besoin de collecter, traiter, simuler, restituer de la donnée. Nous avons besoin de solutions numériques pour faire évoluer nos usages et nos pratiques. Depuis plus de 20 ans, le secteur numérique soutient l’émergence de nouveaux usages, de nouveaux modèles qui transforment en profondeur la société. Nous avons dernièrement permis à l’économie de fonctionner alors que nous étions touchés par une pandémie mondiale.
Le monde a été résilient grâce au numérique. Nous devons désormais concilier innovation et sobriété numérique pour réussir notre transition verte. Il n’y aura pas de transition écologique réussie sans numérique. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons décidé de lancer de Planet Tech’Care, initiative dédiée au Numérique et Environnement, et pilotée par numeum.
Cette plateforme, lancée en octobre dernier, a pour objectif de mettre en relation les organisations – entreprises de toute taille et tout secteur d’activité, acteurs publics, acteurs de la formation et école, souhaitant réduire l’empreinte environnementale de leur numérique, avec un réseau de 20 partenaires, experts du Numérique et Environnement.
C’est également pourquoi nous avons décidé de nous associer à Formule Magique sur le GreenTech Forum, grand rendez-vous annuel dédié au Numérique et Environnement. Il nous paraissait en effet essentiel de pouvoir réunir l’ensemble des acteurs engagés sur ces enjeux, afin d’échanger, de partager nos travaux et ensemble construire un numérique plus respectueux de l’environnement. La première édition se tiendra sous le haut patronage de Planet Tech’Care !
Quelles sont les dernières innovations en matière de numérique responsable, énergétiquement parlant ?
De nombreuses solutions numériques sont déjà opérationnelles pour contribuer à l’efficience énergétique. On peut citer par exemple l’usage de l’intelligence artificielle pour modéliser et optimiser la consommation d’énergie dans de nombreux secteurs.
Par exemple, de nombreux projets de Smart City voient le jour, qui permettent d’optimiser la consommation énergétique en termes d’ éclairage public, ou encore de prédire et donc d’optimiser la consommation énergétique des bâtiments en fonction du contexte et de la météo notamment.
Du côté des particuliers, on voit également se développer, toujours grâce à l’IA, une offre de coachs ou applications permettant à chacun de mieux comprendre sa consommation énergétique et suggérant des changements d’habitude pour la réduire.
L’accélération du déploiement des architectures cloud permet également de réduire la consommation d’énergie en mutualisant les serveurs. Plus simplement le déploiement à grande échelle de la visioconférence a permis des gains certains dans l’émission carbone opérée lors des transports.
COMMENTAIRES
Le numérique diminue le CO2 qui serait émis sans lui.
A chaque fois que j’envoie un message SMS ou e-mail je songe à ce qu’emmétrait une lettre postale ne le remplaçant même pas en raison de sa lenteur à atteindre mon correspondant. Quand je recherche une information sur wikipedia/google je songe au temps que je passerait à chercher dans une encyclopédie papier …. pas à jour de la dernière information que je recherche et au temps et émission de CO2 que j’emmétrais en me déplaçant pout aller chercher la dernière information à jour auprès d’une source sûr….. ou à ce que je renoncerais à faire devant la somme d’ennuis que m’occasionnerait cette recherche.
»Le numérique » dans sa globalité consomme énormément d’énergie, le plus terrible dans tout cela c’est que les usagers »abusifs’ (càd tout le monde!) ne se rendent pas compte de leur part de responsabilité CO²!
Il faudrait taxer l’usage d’Internet en fonction du temps et donc de ce paramètre »énergie », ça calmerait les »scotchés en permanence à des futilités totalement inutiles »!
Bien sûr personne n’y arrivera, bien sûr tout le monde s’en fou, bien sûr que la seule solution serait de greffer ces générateurs de micro-ondes (vos portables) une bonne fois dans ce qui vous reste de cervelle… au moins vous pourriez retrouver l’usage de votre main dédiée à la tenue permanente de cet appareil toxique! Encore faut-il savoir se servir de ses deux mains?
A propos des effets toxiques cumulatifs de la téléphonie mobile, de la wifi branchée en permanence… et de bien d’autres appareils rayonnants… je pense que Jupiter est atteint pour de bon! Les suites vont être bien plus attrayantes que n’importe quel triller présenté à Cannes.
« le numérique est avant tout un des leviers de la transition écologique »
« avant tout? », certainement pas. Plutôt « orthogonal », voir rien à voir!. Mais l’idée convient aux sociétés soucieux de verdir leur image pour pas cher.