Objets connectés : comment innover à l’heure de la sobriété énergétique

Longtemps présenté comme la révolution technologique de demain, le marché des objets connectés connait un net déclin. En atteste le chiffre des ventes : bien loin des prévisions de 2017 du cabinet Gartner qui prédisait que le nombre d’objets connectés atteindrait 20 milliards en 2020, or on en compte seulement 9,4 milliards.

Pourquoi un tel décalage entre les prévisions et la réalité du terrain ? Un des éléments de réponse se trouve dans le problème écologique et éthique que soulève le « tout connecté ».

En effet, dans un contexte où la dimension environnementale se trouve au centre du débat de société, il est impératif d’innover en prenant en compte le facteur énergétique.

L’hyper-connexion en net déclin

Lunettes connectées, réfrigérateurs connectés, pots de fleur connectés… Des salons du numérique aux rayons des supermarchés, la folie de l’hyper-connexion a touché tous les objets de consommation courante.

Mais après plusieurs années d’engouement, le bilan est plutôt décevant pour les promoteurs enthousiastes de la vie connectée : en dehors de quelques accessoires comme les montres intelligentes ou les outils domotiques, ces objets se font encore très rares dans notre quotidien. Si leur taux adoption est si faible, c’est pour une raison simple : pour la plupart des consommateurs le jeu n’en vaut pas la chandelle.

Trop chers, trop énergivores et surtout trop complexes pour une valeur ajoutée marginale, ces objets semblent désormais anachroniques à l’heure où l’on cherche à faire mieux avec moins.

Innover avec sobriété énergétique

Après le déferlement de nouvelles technologies des deux dernières décennies, il devient désormais évident pour tous qu’une réflexion doit être menée sur ce qui est réellement utile et soutenable.

Une prise de conscience qui fait notamment suite à la découverte du poids écologique démesuré des data centers, satellites et autres infrastructures qui rendent le virtuel si matériel. Face à ce constat, deux chemins se dessinent : arrêter d’innover, décroître et se contenter des « low tech », ou bien chercher à concevoir des produits et des services qui réconcilient innovation, simplicité et sobriété énergétique.

Minimiser la quantité d’énergie

Une piste pour ceux qui voudraient continuer de créer de nouveaux services innovants consiste à s’inspirer des réussites industrielles dans le domaine de l’internet des objets. De nouvelles formes de connectivité plus sobres ont en effet vu le jour et ont été immédiatement appropriées par des entreprises soucieuses d’économiser de l’énergie et de la bande passante.

C’est le cas des réseaux LoRa permettant à des objets de communiquer en utilisant des quantités extrêmement faibles d’énergie à l’aide de signaux radio basse fréquence envoyés avec parcimonie.

Ce type de connexion est notamment utilisé pour suivre les rennes en Finlande, prévoir les tremblements de terre aux Etats-Unis ou encore détecter les fuites d’eau dans de nombreux réseaux publics.

Adopter des services plus économe

Cette volonté de tirer un maximum d’utilité d’un minimum d’énergie en modulant le niveau de connectivité des objets est propre aux applications industrielles de l’internet des objets.

Mais elle devrait également guider la conception des services innovants les plus courants. En concevant des objets connectés à destination du grand public, les ingénieurs pourraient par exemple opter pour des systèmes ne disposant que d’une connexion Bluetooth activée lors des utilisations.

En déléguant au smartphone de l’utilisateur la tâche de mettre à jour les données du service, ils le simplifieraient et réduiraient au plus strict minimum les infrastructures nécessaires à son fonctionnement : un grand nombre d’antennes 4G et de systèmes d’alimentation électrique seraient ainsi économisés.

Ce que l’échec relatif des objets connectés nous enseigne, c’est donc que la simplicité technique et la sobriété en données et énergie sont désormais des valeurs cardinales pour les objets de grande consommation.

Mais ces contraintes ne doivent pas nous empêcher d’innover. Bien au contraire, elles fournissent un principe régulateur qui devra désormais guider la conception de tout service durable et réellement utile : celui du juste dimensionnement de la complexité technologique.

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