Observ’ER publie son baromètre des énergies renouvelables

Comme chaque année, le mois de janvier sonne l’heure du bilan pour l’Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER). Le consortium spécialisé dans le suivi du développement des énergies renouvelables publie donc son baromètre 2017, un document qui fait le point sur le développement des différentes technologies renouvelables électriques en France. Ce panorama nous apprend que la croissance des ENR s’est poursuivie l’an dernier pour atteindre une puissance de quasiment 49 GW. Permettant ainsi à la consommation électrique française d’afficher une couverture renouvelable de plus de 19%.

L’objectif intermédiaire de la PPE 2018 est à portée de mégawatts

Si le dynamisme des énergies renouvelables sur le territoire français est un fait, il va falloir accélérer la cadence pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement dans le cadre de la transition énergétique. C’est en substance la conclusion du dernier baromètre publié par l’organisme indépendant Observ’ER, en partenariat avec la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) et de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe)

Selon les chiffres publiés début janvier dans ce panorama de l’énergie propre en France, ce ne sont pas moins de 2,4 GW de puissances renouvelables qui ont été ajoutées au parc tricolore en 2017. Cette progression, légèrement supérieure à celle enregistrée en 2016 (+2,3 GW) permet de porter la puissance cumulée totale du secteur renouvelable français à 48.071 GW (contre 46.541 MW en 2016) à la date du 30 septembre 2017. 19,4% de l’électricité consommée en France provient donc désormais d’une source renouvelable.

L’ensemble des centrales renouvelables françaises (hydroélectrique, solaire, éolienne, biomasse, marémotrice…) ont généré 87,8 GWh d’électricité entre octobre 2016 et septembre 2017. Une performance moindre que celle effectuée un an plus tôt à la même période (99,4 TWh) en raison de conditions météorologiques défavorables pour certaines filières (baisse du taux d’ensoleillement par exemple).

« L’objectif 2018 de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) était atteint à 92 % à la fin de 2017. Il est probable qu’il ne sera pas atteint, mais de peu, sans doute à 96 %, car il manquera l’éolien en mer, dont 500 MW étaient prévus pour 2018, par exemple », estime Frédéric Tuillé, un des responsables du panorama Observ’ER.

L’éolien, filière renouvelable la plus dynamique

L’hydroélectricité reste la première filière de production d’électricité propre de France : grâce à une puissance de 25.781 MW, elle représente une part de 60% de notre parc renouvelable et reste « la deuxième source d’électricité du pays après le nucléaire », rappelle Observ’ER. Avec plus de 64 TWh d’électricité générés, la production hydroélectrique a déjà atteint ses objectifs de 2023. Largement exploitée sur notre territoire, son potentiel de développement reste minime (3 GW) comparé aux autres ressources renouvelables.

L’éolien fait incontestablement parti des secteurs renouvelables les plus dynamiques. Le parc français a en effet accueilli une capacité supplémentaire de 1.015 MW entre octobre 2016 et septembre 2017. Il s’agit d’une hausse de 23% par rapport aux chiffres du précédent panorama, permettant à la filière de signer « sa meilleure année en matière de puissance raccordée ».

Fin septembre 2017, les éoliennes françaises affichaient ainsi une puissance cumulée totale de 12.908 MW, un chiffre proche de l’objectif intermédiaire de 15.000 MW que s’est fixé la filière pour fin 2018. Et qui devrait être atteint si le secteur maintient son rythme de croissance. « En revanche, pour atteindre 26 GW en 2023, soit la fourchette haute fixée dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie (la fourchette basse étant elle fixée à 21,3 GW), la cadence devra encore s’accélérer et passer les 2 GW installés par an, et ce dès 2018 ».

Les énergies marines renouvelables, futur pilier de la transition énergétique ?

Grâce à la dynamique d’autoconsommation favorisée par la loi du 24 janvier 2017, le secteur photovoltaïque affichait une puissance totale de 7.686 MW à la fin du mois de septembre 2017 (grâce aux 484 MW raccordés). L’objectif intermédiaire de la PPE (10,2 GW fin 2018) reste hors d’atteinte.

Le secteur de la biomasse solide a accueilli, lui, une puissance supplémentaire de 180 MW au cours des 12 derniers mois pour s’établir à un total de 590 MW fin septembre 2017. Un chiffre qui doit être doublé pour atteindre l’objectif de la PPE en 2023 (1.040 MW). La filière biogaz accuse de son côté un léger ralentissement dans son rythme de croissance : 19 MW ont été ajoutés au parc entre octobre 2016 et septembre 2017, contre 27 MW l’année précédente.

Enfin, le baromètre Observ’ER s’attarde sur la filière des énergies marines renouvelables, considérée comme une « formidable opportunité » et une condition sine qua none pour atteindre les objectifs de production électrique renouvelable à l’horizon 2023. La filière, qui accuse quelques retards en matière de développement malgré son important potentiel, affiche pour l’instant une puissance installée de 263 MW.

« Au-delà de leur rôle dans la transition énergétique, ces technologies offrent la possibilité de développer un savoir-faire industriel national tourné vers l’export », rappellent les auteurs de l’étude.