ONU : une « décarbonisation » toujours possible d’ici 2050
Selon un rapport remis ce mardi 8 juillet au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, il serait effectivement possible avec l’implication de tous de réaliser l’objectif de limitation du réchauffement climatique à 2 C° d’ici 2050. Un objectif qui impose notamment aux quinze pays les plus polluants de s’engager une fois pour toute sur la voie des énergies décarbonées.
Et en effet, comme le souligne ce rapport intitulé « deep decarbonization pathways project » (DDPP), trop peu de pays font aujourd’hui les efforts nécessaires en matières de réduction des émissions de gaz à effet de serre (dont le CO2 représente 76 %) et l’objectif fixé par la communauté internationale parait donc bien utopiste.
Le risque pour nos générations futures est pourtant bien réel et respecter le seuil de 2 C° évoqué par l’ONU nécessite aujourd’hui d’entreprendre une « transformation profonde des systèmes énergétiques et de production, de l’industrie, de l’agriculture », insiste le rapport.
Dans ce cadre, et souhaitant ainsi proposer le chemin à suivre pour parvenir à un tel objectif, l’Institut du développement durable (Iddri) crée par l’ONU et auteur de ce rapport, a réalisé une enquête auprès d’une trentaine d’institutions et groupes de recherche à travers le monde. Qu’elles soient d’Australie, du Brésil, d’Indonésie ou encore de Russie, elles ont toutes été interrogées sur les solutions possibles à mettre en œuvre pour respecter la trajectoire de 2 C° à l’horizon 2050, c’est à dire, réduire le taux d’émission de CO2 de 5,2 tonnes par personne à 1,6 tonne.
Résultats de ce rapport, les émissions de CO2 liées à la consommation d’énergie (qui ne comptent donc pas la déforestation ou les autres émissions de l’agriculture) pourraient être réduites de 45% par rapport à 2010 (de 22,3 milliards de tonnes à 12,3), soit une baisse de 56% par habitant. Pour cela, chaque pays et notamment les quinze pays les plus polluants dont la Chine et les Etats-Unis devront s’engager à agir efficacement pour augmenter l’efficacité énergétique, soit faire mieux avec moins d’énergie (conception des voitures, matériaux de construction…), produire de l’électricité sans carbone (énergies renouvelables, nucléaire, stockage de CO2…) et utiliser des carburants moins polluants (électricité, biomasse…).
Toutefois, si dans le détails, ce résultat ne colle pas encore tout à fait avec l’objectif des 2 C°, « il est déjà très substantiel et en voie d’être en phase avec cet objectif », souligne le rapport. En effet, une homogénéisation des scénarios est encore à l’étude et intégrera l’ensemble des technologies qui ne sont pas encore opérationnelles comme les techniques de captation et de stockage du carbone. Le rapport définitif du DDPP sera remis courant 2015. Il prendra alors en compte l’aspect financier des actions à mettre en œuvre à l’horizon 2050, ainsi que la question du financement.
