Orano inaugure sa nouvelle usine de conversion d’uranium au Tricastin
Orano (ex Areva) a inauguré lundi au Tricastin (Drôme) sa nouvelle usine de conversion d’uranium, Comurhex II, « la plus moderne du monde « , selon le groupe nucléaire, qui a investi 1,15 milliard d’euros dans ce projet, une facture doublée par rapport aux estimations lors de son lancement en 2006.
Dans le détail, « 850 millions d’euros ont été investis dans la nouvelle usine du Tricastin, l’usine de conversion la plus moderne du monde, et 350 millions d’euros sur le site de Malvési (Aude), qui a été modernisé », explique lors de la visite du site Philippe Knoche, directeur général du groupe, recentré sur le cycle du combustible nucléaire.
Les priorités du projet: « conjuguer le plus haut niveau de sûreté et la réduction de l’empreinte environnementale », a-t-il souligné. Les innovations technologiques permettent ainsi de diminuer la consommation de réactifs chimiques, la consommation d’eau (1,5 million de m3/an économisés) et la production de déchets solides, précise de son côté Jean-Luc Vincent, le directeur du programme.
Cette usine ultra-moderne, baptisée solennellement mercredi « Philippe Coste », du nom du premier président de Comurhex, a été construite en remplacement de Comurhex I, arrêtée en décembre 2017 après 55 années de production.
Elle comprend 250 salles isolées par des portes coupe-feu –contre 30 dans l’ancienne usine– et abrite trois « réacteurs à flammes », gros tubes métalliques de douze mètres de haut perforés de multiples tuyauteries, alimentés en poudre d’uranium (UF4) et en fluor: c’est le coeur de l’infrastructure installée dans le complexe nucléaire de 250 hectares du Tricastin.
Concentrés devant leurs écrans, des opérateurs travaillent déjà dans la salle de conduite centralisée, qui fonctionnera 24 heures sur 24 et 7 jour sur 7.
Le rôle de cette usine flambant neuve ? Convertir l’uranium naturel en hexafluorure d’uranium (UF6), étape obligée avant celle de l’enrichissement, effectuée dans l’usine Orano voisine, « Georges Besse II », puis l’assemblage du combustible destiné aux réacteurs nucléaires. Au sein d’Orano, la première étape de la conversion est réalisée à Malvési, près de Narbonne, la seconde au Tricastin.
Orano vise une production de 7.500 tonnes début 2019 puis, à terme, 15.000 tonnes de capacité installée fin 2020. Les premiers essais de qualification se termineront à la fin de l’année.
En plus d’EDF, avec 70 clients dans le monde, « notre carnet de commandes est rempli pour dix ans et nous sommes là pour bien plus longtemps », a assuré M. Knoche.
« La restructuration (du groupe) est finie et la phase de renouvellement industriel est en partie derrière nous », a-t-il ajouté.