Le Danois Ørsted lance le plus vaste champ éolien du monde
Fin 2016, les eaux territoriales européennes accueillaient près de 88% de la puissance éolienne offshore mondiale. En France, des appels d’offres ont été lancés mais aucune mise en service n’a encore eu lieu.
Aussi c’est du côté de l’Europe du Nord qu’il faut chercher l’essentiel des turbines.
Le Royaume-Uni et le Danemark ont depuis plusieurs années saisi l’opportunité d’exploiter les ressources énergétiques que représentent leurs côtes.
Certains groupes, comme le danois Ørsted, ont même décidé de ne plus se concentrer que sur les énergies renouvelables et notamment l’éolien offshore. Zoom sur une stratégie ambitieuse et payante.
87 éoliennes offshores pour 659 MW de puissance
C’est au cœur de la mer d’Irlande, au sud-ouest de l’Angleterre, que vient d’être lancé le plus grand champ éolien offshore du monde. Baptisé Walney Extension, en l’honneur de la petite île à laquelle il fait face, ce vaste parc éolien s’étend sur une superficie de plus de 145 kilomètres carrés.
Cette réalisation mise en service au début du mois de septembre est l’œuvre du producteur d’énergie Ørsted, anciennement Dong-Energy.
Selon les informations fournies par l’énergéticien danois, cette nouvelle ferme éolienne en mer aligne plus de 87 turbines affichant une puissance cumulée totale de 659 MW.
Le champ éolien le plus vaste du monde est donc théoriquement capable de générer suffisamment d’électricité propre pour répondre à l’intégralité des besoins de plus de 600.000 foyers.
C’est la première fois que Ørsted constitue un champ éolien à l’aide de deux technologies différentes. 40 turbines du parc de Walney proviennent en effet des usines de son compatriote Vestas, alors que les 47 autres machines ont été développées par l’industriel allemand Siemens.
Le parc de Walney Extention est la onzième réalisation d’Ørsted dans les eaux territoriales du Royaume-Uni.
Matthew Wright, responsable de la filiale britannique du groupe danois, a ainsi souligné le franchissement d’un « pas important » vers un « monde qui fonctionne entièrement grâce aux énergies vertes ».
Objectifs « renouvelable »
Persuadé de la croissance significative du marché des énergies renouvelables, Ørsted a décidé en 2006 de se spécialiser dans la production d’énergie renouvelable. Tournant le dos aux énergies fossiles polluantes (charbon et pétrole), qui étaient pourtant son cœur de métier, le groupe danois se sépare de ses actifs fossiles (et notamment ses usines de production de pétrole et de gaz) pour se concentrer uniquement dans la production d’électricité renouvelable.
Une stratégie et un engagement qui porte ses fruits : Ørsted a annoncé avoir réussi à réduire de 52% ses émissions polluantes depuis 2006.
Fin juin, le groupe danois décide de pousser plus loin sa stratégie de spécialisation dans le secteur de la production d’électricité verte : il annonce son intention de se séparer de ses activités de distribution d’électricité au Danemark pour concentrer ses efforts et ses investissements dans le secteur international des énergies renouvelables.
Des acquisitions en série pour renforcer sa place dans un secteur clé
À la suite de cette annonce, Ørsted multiplie les actions. Au début du mois d’août est officialisé le rachat du groupe américain Lincoln Clean Energy pour 580 millions de dollars (soit 500 millions d’euros).
Le groupe danois acquiert ainsi un portefeuille de 513 MW de puissance éolienne terrestre, mais également de 300 MW en construction et plus de 1,5 GW de pipeline à compléter d’ici l’horizon 2022.
Décidé à investir un des principaux marchés éoliens terrestres du monde, Ørsted annonce également aux États-Unis la signature d’un sous-contrat de fourniture d’éoliennes en partenariat avec Siemens Gamesa Renewable.
Des turbines qui seront immergées au large des côtes de l’État américain de Virginie, pour un parc éolien développé par Dominion Energy.
Plus récemment, c’est avec le promoteur allemand Innogy que l’énergéticien danois a passé un accord de rachat d’électricité. Selon les termes de ce contrat, Ørsted bénéficiera de l’intégralité de l’électricité produite par le futur parc éolien offshore de Triton Knoll.
Ce dernier est situé au Royaume-Uni et affiche d’intéressantes caractéristiques : lors de sa mise en service, prévue pour 2021, il devrait être composé de 90 turbines d’une puissance unitaire de 9,5 MW.
Sa puissance cumulée totale (860 MW) lui permettra de produire suffisamment d’énergie pour alimenter près de 800.000 foyers britanniques.