Parc éolien offshore de Saint-Brieuc : quelles conséquences pour les animaux ?
En marge du projet de parc éolien de Saint-Brieuc dont la mise en service est prévue à l’horizon 2020, des naturalistes et ornithologues de l’entreprise In Vivo, bureau d’étude spécialisé dans le domaine, marin, littoral et aquatique, mènent depuis maintenant deux ans une étude de terrain afin d’évaluer les impacts environnementaux de ces nouvelles installations.
Le projet de ferme éolienne offshore de Saint-Brieuc, orchestré par la société Ailes Marine, prévoit l’implantation de 62 turbines de 8 MW chacune, pour une puissance installée de 500 MW et une production annuelle de 1750 GWh, équivalente à la consommation de près de 800.000 habitants. Une capacité prometteuse qui interroge toutefois sur les effets à long terme de ces installations sur les habitudes et les mouvements migratoires de la faune aquatique et ornithologique dans la baie de Saint-Brieuc.
Comme l’explique Alexis Chevalier, membre de l’équipe In Vivo, au micro de Ouest-France, « nous assurons un suivi des oiseaux et mammifères marins, le but étant de caractériser la zone du projet éolien en baie de Saint-Brieuc par rapport à la richesse avifaunistique et des mammifères marins ».
Multipliant les sorties aériennes ou en mer, les chercheurs du groupe In Vivo tentent d ‘observer les habitudes des mammifères marins et des oiseaux sur une zone de plus de 2.500 km2 au-dessus de la baie de Saint-Brieuc. Un zone prédéfinie au préalable par la société Ailes Marines (qui finance l’opération) et qui s’avère beaucoup plus étendue que la future zone d’implantation du parc éolien (180 km2).
Pour Alexis Chevalier , l’objectif ici est avant tout de « savoir tout de qu’il se passe autour« . « Le but de cette étude réglementaire est aussi d’évaluer les impacts (collision, habitat…). Ce qui n’est pas forcément évident puisque nous n’avons pas énormément de recul sur l’éolien en mer. Actuellement, il n’y a, par exemple, qu’une seule machine de 8 MW en Belgique et elle tourne à l’essai », poursuit l’ornithologue (propos recueillis par le Télégramme).
L’équipe In Vivo remettra ses conclusions à Ailes Marines dans le courant de l’année 2015 et proposera si nécessaire des mesures ERC désignant l’ensemble des dispositions possibles pour éviter, réduire ou compenser les impacts des éoliennes sur le milieu naturel.
Dans ce cas, et comme dans tous les projets éoliens offshore, les mesures d’évitement seront quelque peu difficiles à mettre en place dans la mesure où l’Etat a déjà délimité au préalable la zone d’exploitation. Mais il existe cependant plusieurs mesures de réduction et de compensation applicables ici, comme l’instauration de signalétique ou le financement de nouvelles campagnes de suivi.
Crédits photo : Rémi Jouan
COMMENTAIRES
Pourquoi est-ce l’opérateur pressenti qui rémunère, choisit, dirige, exploite et diffuse les études, en dehors de toute référence académique ou insitutionnelle ? Pourquoi ces études d’impact n’ont-elles pas lieu préalablement aux travaux ? Pourquoi avoir choisi un si petit cabinet d’études (23 personnes) pour un si gigantesque travail ? Enfin, pourrait-on expliquer en quoi la mise en place d’une « signalétique » pourra compenser le massacre ornithologique qui s’annonce ?