Le parc éolien offshore de Saint-Nazaire entre dans sa phase industrielle
La France vient de faire un pas de plus vers l’exploitation industrielle de l’énergie éolienne offshore. Les équipes du Chantiers de l’Atlantique ont en effet procédé le 9 janvier à la découpe de la première tôle destinée à la sous-station électrique qui équipera le parc éolien offshore de Saint-Nazaire.
Une étape symbolique mais qui permet de souligner les avancées d’un chantier attendu, qui permettra enfin à la France de lancer son secteur éolien en mer.
La construction de la sous-station électrique débute
C’est désormais officiel : le projet éolien offshore de Saint-Nazaire vient d’entrer dans sa phase industrielle. Atlantique Offshore Energy et ses partenaires GE Grid Solutions et SDI ont en effet lancé la construction de la sous-station électrique de 480 MW du parc éolien en mer de Saint-Nazaire.
La sous-station électrique a été commandée au site industriel des Chantiers de l’Atlantique en août dernier par EDF Renouvelables et Enbridge Inc, via leur coentreprise Parc du Banc de Guérande. Il s’agit d’un équipement essentiel pour le bon fonctionnement d’un parc offshore : la sous-station permet en effet de récolter l’électricité produite par les éoliennes, de la transformer puis de la transférer vers le réseau électrique français en vue de sa distribution.
La sous-station sera reliée à un poste de distribution situé dans la commune de Prinquiau (Loire-Atlantique). L’électricité transitera du parc éolien vers ce poste de distribution grâce à une liaison électrique de 225.000 volts déployée en mer (sur 33 kilomètres) et sur terre (27 kilomètres) par le gestionnaire du réseau électrique français RTE.
Selon les informations d’EDF et d’Enbridge, la construction de cette sous-station électrique devrait être achevée à l’été 2021, pour être reliée aux éoliennes en 2022.
Un savoir-faire qui va bénéficier pour la première fois à la France
Cette structure n’est que la première d’une série de trois équipements que construiront les Chantiers de l’Atlantique. Le groupement a annoncé avoir été retenu par les sociétés Éoliennes Offshore des Hautes Falaises et Éoliennes Offshore du Calvados pour la conception, la fabrication et l’installation des sous-stations électriques des parcs éoliens de Fécamp et de Courseulles-sur-Mer.
Ces marchés ont été remportés par les Chantiers de l’Atlantique dans le cadre d’appels d’offres internationaux. Ces trois sous-stations seront les premières construites pour la France. Les ingénieurs nazairiens n’ont jusqu’à présent fabriqué des sous-stations que pour des clients étrangers : en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Belgique.
« Après nos premiers succès en Europe, nous sommes fiers de consolider notre savoir-faire industriel pour des projets qui nous donnent de la visibilité, avant d’autres à venir prochainement, en France et dans le monde, pour lesquels nos ambitions sont fortes », s’est félicité Frédéric Grizaud, directeur d’Atlantique Offshore Energy.
La livraison de la sous-station destinée au champ éolien offshore du Fécamp (500 MW) devrait intervenir d’ici la fin de l’année 2022. La livraison de celle de Courseulles-sur-Mer (450 MW) interviendra à l’horizon 2023. Ces chantiers permettront de mobiliser 400 emplois dans la région de Saint-Nazaire.
Couvrir 20% de la consommation électrique de la Loire-Atlantique
Développé par EDF Renouvelables avec des turbines construites par le groupe américain General Electric, le parc éolien de Saint-Nazaire sera situé entre 12 et 20 kilomètres au large du Croisic.
Grâce à ses 80 éoliennes d’une puissance unitaire de 6 MW, réparties sur une surface de 75 kilomètres carrés, il affichera une puissance cumulée totale de 480 MW.
Ces turbines éoliennes permettront de produire suffisamment d’électricité pour répondre de manière totalement respectueuse de l’environnement à 20% de la consommation électrique du département de la Loire-Atlantique.
Elles auront également un large impact financier sur cette même région : elles généreront en effet 8 millions d’euros annuels de recettes fiscales pour les collectivités locales et les pêcheurs.
Ce projet s’inscrit dans les objectifs de développement des énergies renouvelables tricolores. À l’horizon 2030, la France vise 32% d’énergie propre dans sa consommation finale d’énergie. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement semble notamment prêt à lancer le déploiement des technologies renouvelables marines.
Lors de la 15ème édition des Assises de l’économie de la Mer, qui s’est déroulée en décembre dernier à Montpellier dans l’Hérault, le président de la République a réaffirmé l’importance de l’espace maritime français dans la lutte contre le réchauffement climatique. Emmanuel Macron a notamment envoyé un signal particulièrement positif en annonçant officiellement la hausse du rythme de développement des projets éolien offshore à 1 GW par an.
COMMENTAIRES
Et on se lance joyeusement dans la plus coûteuse production électrique: l’éolien en mer. Ces constructions très solides(normal vu leur prix), résisteront-elles assez longtemps pour être rentabilisées ?
Et un rendement assez faible pour de l’offshore au vu du prototype Floatgen: 6 GWhpour 2 MW, en 2019. Cela fait 34 % de facteur de charge en moyenne. Et beaucoup moins lors d’épisodes anticyclonique comme en ce moment.
Et tout cela pour un coût délirant . https://www.actu-environnement.com/ae/news/montant-tarif-achat-eolien-francais-33988.php4
Et les auteurs confondent toujours puissance installée et production. De plus, les 20 % de couverture de la consommation de la Loire Atlantique annoncés est une vaste supercherie en pratique. Propagande, tout cela. Un tissu de contre-vérités faciles à démontrer !
L’Allemagne, avec 60 GW d’éolien installés, la facteurs de charge, aujourd’hui, est de moins de 10 % (moins de 6 GW de puissance fournie) . Contenu carbone KWh : plus de 500 g. A méditer.