Pas d’alerte sur l’approvisionnement en électricité cet été
La France ne devrait pas manquer de courant cet été, même en cas de canicule, grâce à une bonne disponibilité du nucléaire et à l’essor de l’éolien et du solaire, a estimé vendredi le gestionnaire du réseau à haute tension RTE.
A conditions normales de températures, la capacité de production devrait rester supérieure de l’ordre de 20.000 MW à la consommation, et même en situation caniculaire, la marge resterait d’environ 7.000 MW, a détaillé la filiale autonome d’EDF dans son étude prévisionnelle.
La demande de courant devrait être « globalement stable » par rapport à l’an dernier, avec une pointe de 55.000 MW.
En cas de canicule, avec des températures de 7°C supérieures aux normales, le pic de consommation pourrait monter à 60.000 MW. L’an dernier, il a atteint au maximum 59.500 MW lors de la journée du 22 juin.
Une augmentation d’un degré de la température entraîne une hausse de 500 MW en moyenne à la pointe de la consommation journalière, tirée par l’utilisation des ventilateurs et des climatiseurs.
En parallèle, RTE table sur une disponibilité « meilleure » du parc de production, a indiqué Jean-Paul Roubin, directeur de l’exploitation de RTE, lors d’une conférence téléphonique. .
Un plus grand nombre de réacteurs seront en service (+2.000 à +4.000 MW disponibles), tandis que l’éolien (+1.700 MW) et le solaire (+900 MW) ont continué à se développer.
Les barrages hydrauliques se sont aussi bien remplis, avec un stock « qui revient sur la normale des dix dernières années », selon M. Roubin.
Une des difficultés de l’été est également de gérer les creux de consommation, car la période estivale est marquée par une baisse de l’activité économique, en particulier à la mi-août, avec une demande pouvant descendre jusqu’à 30.000 MW.
Si la France ne peut exporter son excédent de production, RTE pourrait avoir à demander l’arrêt de certains moyens de production, d’abord hydrauliques, puis nucléaires.
Ce problème risque de se poser de manière de plus en plus forte à l’avenir avec le développement du solaire, et surtout de l’éolien, dont la production, qui dépend des conditions de vent, n’est pas toujours alignée sur les périodes de forte consommation.
« Il faudra trouver des solutions », notamment en développant le pilotage numérique du réseau, le stockage ou en s’interrogeant sur une éventuelle modulation de l’éolien et du solaire, aujourd’hui prioritaires sur le réseau, a estimé M. Roubin.
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