Passage au tout renouvelable : Google et Ikea se mettent au vert
Effet de communication ou réelle stratégie énergétique ? Une chose est sûre : Google et Ikea, deux géants souvent dans l’air du temps, affichent leur volonté de passer au tout vert.
Commençons par Google. Fin décembre, le géant américain de Moutain View a annoncé qu’en 2017, la totalité de ses bureaux et data centers dans le monde seraient alimentés par des énergies renouvelables (EnR). Bien que ses infrastructures restent raccordées aux réseaux classiques (centrales nucléaires et à charbon des fournisseurs d’électricité traditionnels), Google affirme que l’intégralité de ses consommations (5,7 térawatts-heures par an, soit l’équivalent d’une ville comme San Francisco) sera propre grâce à l’achat d’énergie éolienne et solaire. En tout, cela représente une puissance cumulée permanente de 2,6 gigawatts qui devrait en faire le plus gros acheteur au monde d’ENR. Une stratégie à coup sûr payante dans la mesure où Google, grâce à cette position dominante, devrait pouvoir négocier les prix de l’éolien et du solaire qui, au passage, ont respectivement baissé de 60% et 80% depuis 2010.
Stratégie payante
« Quand nous signons un contrat de rachat d’énergie, nous choisissons des projets qui ajoutent de nouvelles sources d’énergie renouvelable sur le marché. En nous engageant fortement auprès des développeurs, nous les aidons à réunir l’argent dont ils ont besoin pour financer de nouvelles installations d’énergie propre. En échange, nous achetons l’énergie propre à des prix compétitifs, ainsi que des certificats d’énergie renouvelable (CER), nous permettant de réduire notre empreinte carbone », précise le géant de l’Internet dans un communiqué.
A noter que Google investit également dans des projets d’énergie renouvelable pour faire évoluer son secteur. Plus précisément, la multinationale californienne a investi plus d’un milliard de dollars dans des projets d’ENR de grande envergure, tels que des parcs éoliens et des installations photovoltaïques en toiture. Ces infrastructures représentent une capacité totale de plus de 2 GW, soit la quantité d’énergie utilisée pour alimenter plus de 500 000 foyers.
Du côté d’Ikea, l’ambition est également de taille. D’ici 2020, le numéro 1 mondial du meuble entend être 100% indépendant en énergies renouvelables. Concrètement, il souhaite produire autant d’ENR qu’il n’en consomme. En France, l’objectif est déjà atteint, grâce à l’acquisition de six parcs éoliens, dont ceux d’Hétomesnil (Oise) et des Pelures-Blanches de Sainte Lizaigne (Indre). La capacité de production de ces deux parcs (14 éoliennes) s’élève à 35 mégawatts. En tout, dans l’Hexagone, 43 éoliennes produisent 185 gigawattheures par an pour le géant suédois. Une production qui permet à Ikea France d’être auto-suffisant puisqu’elle couvre 143% de ses besoins énergétiques en termes de chauffage et électricité ! A l’image de Google, l’enseigne souhaite ainsi contribuer à « accélérer la transition vers une économie à faible émission de carbone ».
Un investissement pour un développement durable
Pour atteindre ces objectifs, Ikea a mis la main à la poche en investissant 3 milliards d’euros : 2,1 milliards en faveur des énergies renouvelables entre 2009 et 2015, plus 1 milliard le 7 décembre dernier pour devenir indépendant en énergies renouvelables et en ressources d’ici à 2020.
Parallèlement, le groupe scandinave mise aussi sur l’énergie solaire via l’installation de panneaux photovoltaïques sur ses magasins et entrepôts. Aujourd’hui en France, neuf magasins, un dépôt et le centre de relation client sont déjà équipés. En 2017, Ikea prévoit d’en poser sur une dizaine de toitures supplémentaires.