Des scientifiques néerlandais relancent actuellement la recherche en matière d’énergie osmotique au sein d’une nouvelle installation expérimentale inaugurée ce mercredi 26 novembre. Une énergie renouvelable prometteuse au regard de sa durabilité et de son caractère illimité mais qui reste contraint par son faible rendement.

Le principe de l’énergie osmotique est basé sur l’exploitation de la différence de concentration de sel entre l’eau de mer et l’eau douce, et permet de produire de l’électricité par la valorisation du phénomène d’osmose qui se produit continuellement entre des masses de salinité différentes.

Plus concrètement, l’énergie osmotique consiste ici dans l’utilisation de deux membranes opposant l’eau salée et l’eau douce et ne laissant passer qu’un type d’ions. Les ions de sodium chargés positivement s’infiltrent à travers la première tandis que la seconde reçoit les ions de chlore chargés négativement, créant ainsi une pile naturelle. Une membrane d’environ un mètre carré permettrait de générer un watt d’électricité, ce qui implique toutefois , une surface de production considérable.

L’objectif prioritaire de ce programme de recherche serait donc avant tout de démontrer la rentabilité d’une telle énergie avant d’envisager la construction des premières centrales à l’horizon 2020. Des centrales dont les capacités théoriques de production ne devraient pas dépasser les 50 MW, soit une puissance permettant de répondre à la consommation de 100 foyers.

En dépit de ce faible rendement, l’énergie osmotique présente un avantage indéniable : sa constance. « Pour l’éolien, vous devez avoir du vent, les panneaux solaires nécessitent une production de jour, mais pour l’énergie osmotique, l’eau coule sans arrêt » souligne Rik Siebers, directeur de la société REDstack BV, en charge du projet.

Une première centrale d’expérimentation de 4 kW est déjà en activité depuis 2009 sur la digue d’Afsluitdijk en Norvège. Le gouvernement norvégien ainsi que la société Statkraft, espèrent à terme déployer près de 1.370 MW d’énergie osmotique.

Crédits photo : Bjoertvedt