PetroChina: plongeon de 78% du bénéfice net en 2016, à un plus bas historique
PetroChina, entité cotée du géant pétrolier chinois CNPC, a vu son bénéfice net plonger en 2016 de 78%, à un plus bas historique pour le premier producteur d’or noir de Chine, sur fond de faiblesse persistante des cours du baril.
Le profit net du groupe étatique a chuté à 7,86 milliards de yuans (1,06 milliards d’euros), contre près de 36 milliards de yuans l’année précédente, a-t-il indiqué dans un communiqué à la Bourse de Hong Kong jeudi soir.
Il s’agit du plus faible bénéfice net annuel jamais enregistré par le groupe, selon l’agence financière Bloomberg.
Dans le même temps, la production totale de pétrole brut — en Chine et à l’étranger — a atteint 920,7 millions de barils, en chute de 5,3% par rapport à l’année précédente.
PetroChina a imputé ce résultat à la faiblesse des cours du brut et du gaz naturel, tout en pointant une « grave surproduction » de produits raffinés en Chine, en raison du vif essoufflement économique du pays.
La Chine, deuxième économie mondiale, a vu son PIB croître de 6,8% l’an passé — le taux le plus faible depuis 26 ans –, en dépit des efforts de relance des autorités.
Mais PetroChina s’est dit prudemment optimiste pour 2017, espérant « un rebond des cours internationaux du brut » et une stabilisation de la croissance chinoise, tout en jugeant la conjoncture « très incertaine ».
Des initiatives comme les « nouvelles Routes de la Soie » développées par Pékin en Asie centrale à coups de colossaux investissements d’infrastructures, ouvrent « des opportunités » au groupe, a-t-il également noté.
Après des pressions « sérieuses et inédites » l’an dernier, « il y a désormais plus d’opportunités à saisir que d’obstacles à surmonter », s’est félicité son président Wang Yilin, lors d’une conférence à Hong Kong, a rapporté Bloomberg.
« Nous pouvons espérer de meilleurs résultats cette année, à l’unisson du rebond des cours mondiaux du brut », a abondé Tian Miao, un analyste du cabinet North Square Blue Oak basé à Pékin interrogé par Bloomberg.
En revanche, PetroChina n’a rien dit d’une éventuelle cession de son gigantesque réseau d’oléoducs et de gazoducs, qui totalisait fin 2016 près de 79.000 km.
Ce projet, évoqué par plusieurs médias chinois, consisterait à transformer ce réseau –dont la valeur est évaluée à plus de 80 milliards de dollars– en une entité économique distincte… dont une partie serait introduite en Bourse, rapportant un pactole bienvenu à PetroChina.
La société mère de PetroChina, China National Petroleum Corporation (CNPC), fait partie de ces mastodontes du secteur public que le régime communiste entend réorganiser pour renforcer leur efficacité et leur rentabilité.
A l’inverse de PetroChina, un autre géant énergétique chinois, Sinopec, a dévoilé en début de semaine un bénéfice net 2016 en hausse de 44% à 46,7 milliards de yuans (6,28 mds EUR), soit la première hausse de ses profits en trois ans.
Mettant ainsi fin à des années de vaches maigres: Sinopec, plus gros raffineur en Asie, avait vu ses profits chuter d’environ 30% en 2015, comme en 2014.
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