Pétrole russe: la Turquie devient une route détournée vers l’UE

La Russie engrange moins d’argent avec ses exportations d’énergies fossiles mais la Turquie devient une route détournée pour exporter du pétrole russe vers l’UE, une « faille » dans les sanctions, met en garde un centre de recherche indépendant mercredi.

Cette publication du Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), basé en Finlande, intervient alors que l’Ukraine a été visée mardi par d’intenses bombardements russes sur des infrastructures et qu’un missile d’origine inconnue est tombé en Pologne.

« Est-ce que cela serait possible si les Russes n’avaient pas accès à des financements? Tout le monde comprend que non », a souligné Oleg Ustenko, le conseiller économique du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

« Il est ridicule qu’ils reçoivent toujours près de 700 millions (d’euros) par jour de leurs énergies fossiles », a-t-il ajouté par visioconférence lors d’une présentation du rapport à la COP27 en Egypte.

Il a appelé à la mise en place d’un plafonnement du prix des énergies russes et à l’interdiction immédiate de tous les produits raffinés provenant de Russie.

« Cela devrait être interdit tout de suite par l’UE et tous nos alliés comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni mais aussi tous les autres, y compris naturellement la Turquie », a-t-il dit.

Selon le rapport, la Russie a collecté 21 milliards d’euros de ses exportations fossiles en octobre, en baisse de 7% par rapport à septembre et au plus bas depuis le début de l’invasion en Ukraine. Les revenus de tous les produits ont reculé, à l’exception du gaz naturel liquéfié (GNL).

Les revenus tirés des exportations vers l’Union européenne ont pour leur part chuté de 14% à 7,5 milliards.

L’UE a décidé d’un embargo progressif sur ses importations de pétrole et de produits pétroliers, à quelques exceptions prêt. Elle a aussi déjà mis fin à ses achats de charbon mais le gaz russe, dont elle est très dépendante, n’est pour l’instant pas concerné.

Le CREA met toutefois en garde contre une nouvelle route détournée par laquelle le pétrole russe trouve le chemin des pays occidentaux.

« Une nouvelle route pour le pétrole russe vers l’UE émerge via la Turquie, où une quantité croissante de brut russe est raffinée », préviennent les auteurs, dont le travail doit être présenté à la COP27.

La Turquie a en effet augmenté ses importations de brut de Russie depuis l’invasion de l’Ukraine. Et les exportations de produits pétroliers de Turquie vers les ports européens et américains ont bondi de 85% en septembre-octobre comparé à la période juillet-août, indique le rapport.

« Alors que l’UE va bannir les importations de brut de Russie au 5 décembre, cette faille pourrait devenir importante », souligne le CREA.

Le centre de recherche juge ainsi « essentiel » que l’UE et les Etats-Unis mettent en place un embargo plus strict en renonçant aux produits pétroliers issus de raffineries qui acceptent du brut russe.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Je cite :
    « Et les exportations de produits pétroliers de Turquie vers les ports européens et américains ont bondi de 85% en septembre-octobre comparé à la période juillet-août, indique le rapport ».
    Il faut arrêter les embargos économiques envers la Russie, ces derniers ne servent à rien, ils sont et seront contournés de + en +.
    Il faut faire la paix (les ricains y réfléchissent) et non renforcer ces imbécilités à la Ursula (doublé du laxisme de notre immature) ce qui a déjà torpillé nos économies.
    Enfin zelensky (avec ses missiles déviés sur la Pologne) montre ses limites (en probité) malgré ses talents de comédien ! Il veut ns entrainer ds une guerre élargie voire nucléaire, il en est devenu un danger aussi, et les ricains l’ont bien compris.

    Répondre
    • @Michel Dubus,

      Cette 1ère Guerre Russo-Ukrainienne doit approcher de la fin… Les occidentaux n’ont plus beaucoup d’armes à donner à l’Ukraine et les Forces Russes ont eu des pertes massives d’hommes et de matériels… Les USA et l’OTAN connaissent maintenant les capacités militaires russes dans un conflit « conventionnel » de grande ampleur…

      Il fallait des embargos contre la Russie (mais ils auraient fallu être plus sélectifs), il ne fallait pas couper les ponts comme on l’a fait (Avis Perso)… Que doivent penser certaines catégories et classes sociales russes !? Elles auront eu des morts pour pas grand chose, et suivant les points de vue ce sera du aux armes occidentales et/ou à l’arrogance de Poutine… Nul ne peut présager de ce que l’histoire « majoritaire » laissera dans la mémoire collective russe du conflit actuel… Si plus d’occidentaux étaient restés en Russie notamment dans des entreprises qui n’auraient pas fait d’embargos imposés sur des sujets non liés à cette guerre, des informations diverses auraient pu être donné par ces occidentaux aux Russes de Russie. Là on les a « laché » sur beaucoup de sujets sauf sur ce qui nous était vraiment nécessaire (Assez Cupide comme comportement !? suivant le point de vue toujours…)

      Les Turcs sont assez grandioses dans ce conflit, ils vendent des armes bien efficaces (et en testent) avec les ukrainiens et ils discutent avec Moscou… Et maintenant ils jouent les intermédiaires de matières premières en prenant surement de belles commissions… Et ils finiront certainement en grands médiateurs de cette guerre ! (Le conflit Russo-Ukrainien risque de rester ouvert encore longtemps…)
      Et l’UE est somme toute assez pitoyable dans la gestion de cette guerre qui risque de laisser l’UE en piteux état…

      Répondre
      • Et remettre à jour les accords de Minsk et ses clauses verbales non respectées par les ricains, l’UE et les pays limitrophes
        Chacun doit balayer devant sa porte et c’est pas si simple !
        Les ricains appellent cela maintenant la partition.
        Je ne donne pas non plus l’absolution à Poutine

        Répondre
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