Le pétrole termine en baisse, pénalisé par le dollar
Les cours du pétrole ont terminé en baisse lundi, un regain du dollar encourageant les prises de bénéfices sur un baril qui avait terminé la semaine précédente proche de ses plus hauts niveaux de l’année.
Le prix du baril de « light sweet crude » (WTI), référence américaine du brut, a reculé de 82 cents à 53,01 dollars sur le contrat pour livraison en mars au New York Mercantile Exchange (Nymex).
« Les volumes semblent très faibles, il n’y a pas de passion derrière ces mouvements », a commenté Phil Flynn de Price Futures.
Le rebond du dollar a encouragé les investisseurs à encaisser les bénéfices qu’ils avaient engrangés la semaine d’avant.
Toute hausse du billet vert pénalise le brut, libellé dans cette monnaie, car il réduit d’autant le pouvoir d’achat des opérateurs détenant d’autres devises.
« L’absence de nouvelles informations sur les sanctions concernant l’Iran » a également poussé à la baisse, a ajouté Phil Flynn.
Les tensions entre Washington et Téhéran sont passées temporairement au second plan après avoir été au coeur des préoccupations des analystes quand l’Iran a mené samedi de nouveaux exercices militaires, incluant des missiles, au lendemain de l’annonce de sanctions américaines.
« L’Iran semble vouloir faire baisser la pression en niant avoir voulu envoyer un quelconque message aux Etats-Unis à travers son programme de missiles », a estimé Tim Evans de Citi dans une note.
En juillet 2015, l’accord sur le nucléaire iranien avait permis la levée des sanctions internationales dont Téhéran était l’objet, ouvrant la voie à une hausse de ses exportations de pétrole.
Plus généralement, « les inquiétudes sur une offre qui augmente aux Etats-Unis compensent les rapports sur le respect (des quotas) par l’Opep », a estimé Bart Melek de TD Securities.
Le brut évolue au dessus des 50 dollars depuis l’entrée en vigueur le 1er janvier d’accords de réduction de la production conclus par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en son sein et avec ses partenaires, dont la Russie.
« Nous avons commencé l’année dans l’idée que tout allait se mettre en place, qu’ils se tiendraient aux réductions nécessaires pour rééquilibrer le marché », a commenté Carl Larry de Frost & Sullivan dans une note.
Si les premiers signes ont été positifs concernant le respect des quotas de production, les analystes craignent que certains pays ne manquent progressivement à leurs engagements et s’interrogent sur un éventuel renouvellement de ce pacte au-delà de leur durée initiale de six mois.
Autre menace pesant sur l’efficacité de ces mesures, la production américaine repart à la hausse depuis fin septembre.