Phase de test pour le terminal méthanier de Dunkerque
Cela fait quatre ans que le chantier du terminal gaz naturel liquéfié (GNL) de Dunkerque a débuté. Achevé à 93%, c’est le deuxième plus grand chantier industriel de France derrière celui du réacteur nucléaire EPR de Flamanville. Il utilisera les eaux rejetées par la centrale nucléaire de Gravelines pour regazéifier le gaz naturel liquide déchargé par les navires. Le terminal méthanier de Dunkerque aura une capacité annuelle d’accueil de 13 milliards de m3 de gaz.
Construit par Dunkerque LNG, coentreprise d’EDF, actionnaire majoritaire à 65%, du belge Fluxys à 25% et du pétrolier français Total à 10%. L’ensemble du terminal méthanier recouvre 56 hectares, dont 20 hectares gagnés sur la mer. Le projet a commencé début 2012. 1,2 milliard d’euros y ont été injectés. Le chantier peut accueillir jusqu’à 1.800 personnes et représente une capacité d’accueil égale à 20% des marchés français et belge de gaz naturel. Ce terminal GNL a pour objectif d’approvisionner en gaz la France et la Belgique. Dunkerque LNG n’a pas pris de retard et sera achevé en temps et en heure, c’est-à-dire fin 2015.
Une phase de test débutera mi-août avant sa mise en service opérationnelle. Cette dernière étape consistera a amener de l’eau tiède, rejetée par la centrale nucléaire de Gravelines, dans les trois cuves d’une capacité de 190.000 m3 pour réchauffer le GNL qui arrive à -160°, et ainsi le faire repasser à l’état gazeux. C’est au bout d’un tunnel de 5 kilomètres que l’eau arrivera à environ 15°C. Ce procédé est unique car il évite de brûler du gaz pour arriver à cette même réaction. Selon Marc Girard, président du Dunkerque GNL l’infrastructure est économique – l’eau rejetée par la centrale nucléaire ne coûte rien – et écologique – car la transformation du GNL se fait sans intervention d’aucune autre énergie.
La mise en service devrait avoir lieu fin octobre avec l’arrivée des premiers méthaniers. Marc Girard, fier de ce projet, a mis en avant ses qualités commerciales. Tout d’abord sa taille, les trois réservoirs sont parmi les plus grands d’Europe, son port en eau profonde, le rendant facilement accessible toute l’année, ou encore sa flexibilité, lui permettant d’accueillir les méthaniers de toutes tailles. Mais aussi une flexibilité des capacités de stockage qui lui permet de répondre efficacement à la demande belge et française. En effet, le terminal GNL de Dunkerque a une vocation européenne et souhaite développer son activité en attirant des méthaniers qui n’avaient pas l’habitude d’accoster en Europe.
A long terme, les prévisions pour le marché du GNL sont favorables. Le cabinet IHS table sur une croissance de 4% par an d’ici 2025, contre 2% pour le gaz en général. « Le marché du GNL restera compliqué en 2016-2017 mais on construit pour le long terme », a affirmé Marc Girard, assurant que la mise en service se fera « sur un marché en redémarrage ».
Crédit photo : 青空白帆
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La photo correspond au terminal américain de Sabine Pass !