Plan anti-pollution à Paris : une nouvelle taxe pour les poids lourds
La maire de Paris, Anne Hidalgo, s’apprête à mettre en place un nouveau dispositif consistant à taxer automatiquement tous les poids lourds de plus de 3,5 tonnes circulant sur le périphérique parisien, grâce à quatre portiques déjà installés sur l’axe circulaire de 35 km. Cette « écotaxe » revisitée devrait permettre d’engranger une recette annuelle de 5 millions d’euros et d’introduire un plan anti-pollution et anti-diesel plus ambitieux.
Selon des informations recueillies par le JDD auprès de la Mairie de Paris, les poids lourds de plus de 3,5 tonnes seront taxés lors de leur passage sur le périphérique parisien. Une mesure qui doit être proposée au Conseil de Paris à la fin du mois de septembre et qui sera testée sur une période de trois mois à compter du 1er octobre prochain. La taxation ne sera effective dans ce cas qu’à partir du 1er janvier 2015.
Ce dispositif entre dans le cadre des « péages de transit pour les poids lourds » prévu par le gouvernement en remplacement de l’écotaxe. Arrivée à la tête du ministère de l’écologie en avril, Ségolène Royal avait plaidé pour une « remise à plat » de l’écotaxe. Le gouvernement avait finalement opté pour un péage de transit poids lourds, fonctionnant sur le même principe, mais avec un périmètre beaucoup plus réduit. A l’échelle nationale, 4.000 kilomètres devraient donc être concernés par cette taxe de 13 centimes par kilomètre pour les véhicules de plus de 3,5 tonnes, majorée de 2,5 à 20 centimes en fonction du niveau d’émission et du nombre d’essieux du camions. Cette taxe devrait rapporter près de 550 millions d’euros par an à l’Etat.
Concernant son application dans la capitale, le plan concerne tout particulièrement la Francilienne (A104), l’A86 et le périphérique afin d’encourager le contournement de l’agglomération, victime de pollution chronique, par les véhicules polluants dits « de transit« . Comme l’a déclaré l’adjoint au maire chargé des transports, Christophe Najdkovski, « les camions qui relèvent du trafic routier international n’ont rien à faire sur le périphérique« .
La Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR) dénonce quant à elle la création « d’un véritable péage urbain » injuste et inégal entre les régions ainsi que « l’irréalisme des délais de mise en œuvre« . Des délais assez courts il est vrai mais que la maire de Paris justifie par sa volonté de mettre en place son nouveau programme anti-pollution le plus tôt possible.
Cette mesure vient en effet compléter un vaste plan anti-pollution mis en place par le Ville de Paris et dont les autres dispositions phares concernent la création d’une voie réservée pour les taxis et les bus sur deux grands axes, l’attribution de subventions pour les taxis électriques et hybrides, et le développement du réseau de distribution de gaz naturel pour véhicules (GNV) dans les stations-service.