Plan anti-pollution : le retour de la pastille
La ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, a présenté ce mardi un nouveau système de sept pastilles de couleur pour classer les véhicules selon leur niveau de pollution. Ce plan anti-pollution, facultatif, sera mis en place à partir du 1er janvier 2016. Les automobilistes dont le véhicule n’est pas trop polluant bénéficieront d’avantages.
Vous vous rappelez de la fameuse « pastille verte », cet autocollant sur le pare-brise des véhicules les plus propres utilisée entre 1998 et 2012 ? Cette fois, ce sont six macarons de couleur, et un septième, bleu, réservé aux voitures électriques, qui classeront les automobiles en fonction de leur niveau d’émissions polluantes. Les véhicules seront classés de un à six, des moins aux plus polluants (oxydes d’azote, particules). Les vignettes seront de couleurs différentes selon leur statut, par exemple vertes en catégorie 1 (normes euro 5 et 6 pour les véhicules à essence à partir du 1er janvier 2011) ou grises en catégorie 6 (véhicules diesel ou essence immatriculés avant décembre 1996). Les véhicules électriques sont « hors-concours », en bleu.
Pour Ségolène Royal, « l’objectif n’est pas de faire de l’écologie punitive contre les propriétaires de véhicules polluants, mais de les inciter à opter pour des véhicules moins polluants », car suivant la vignette que vous avez, vous profitez de différents avantages comme par exemple, circuler dans les zones de circulation restreinte ou bénéficier de modalités de stationnement favorables. Ceux qui ne souhaitent pas avoir de vignette ne seront pas sanctionnés, mais ils ne bénéficieront d’aucun avantage et auront les mêmes restrictions que les véhicules les plus anciens, les plus polluants.
Tout dépendra aussi des règles mises en place dans la ville où l’on habite, car ce sont les municipalités et leurs maires qui décideront ou non de se servir du nouveau nuancier. Les villes vont se retrouver au centre du dispositif en ayant la possibilité « de prendre à bras-le-corps ce problème majeur de santé publique » a aussi expliqué Mme Royal. Plusieurs agglomérations comme Paris et Marseille sont déjà concernées par une injonction européenne pour dépassement des valeurs limites sur les particules.
La ministre a aussi annoncé mardi le lancement d’un appel à projets pour « faire émerger des villes laboratoires » dans la lutte pour la qualité de l’air. L’idée est de soutenir des villes volontaires mettant en œuvre des mesures « exemplaires », « afin de garantir, dans un délai de cinq ans, un air sain aux populations. Ce principe de certificat est déjà adopté dans plusieurs pays : Allemagne, Danemark, Suède, Italie, Autriche, République Tchèque. En ville, la pollution atmosphérique, et notamment celle liée aux particules fines, provient largement du trafic routier et entraîne chaque année une augmentation des maladies respiratoires et cardio-vasculaires.
Crédit photo : Razak