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Pollution des navires : « le défi des armateurs passe par l’innovation »

Un article de notre partenaire Les Energies de la mer.

 

Pour réduire les émissions de gaz à effets de serre des navires, « le défi des armateurs passe par l’innovation ». François Lambert, délégué général du GICAN, estime que « les solutions pour réduire la pollution sont là ».

François Lambert souhaite promouvoir et créer les conditions de leur mise en place dès maintenant avec Evolen*, la Fédération des industries nautiques et le Syndicat des énergies renouvelables – SER, au sein de la nouvelle filière des industriels de la mer retenue par le Conseil national de l’industrie (CNI) dans le cadre de la mission prévue par le Comité interministériel de la mer de 2017.

Evolution des émissions atmosphériques des navires

Un travail de recensement sur les différentes normes en matière de souffre, d’azote, de CO2 et sur les différentes technologies existantes dans l’environnement de la filière maritime française (et européenne) entrepris par Jean-Charles Nahon, président du Comité Technique du GICAN* était présenté le 25 septembre, en présence de Jimmy Pahun, député du Morbihan et de Vincent Denamur, sous-directeur de la sécurité à la DAM.

Cette présentation était suivie par la réunion du groupe de travail ad hoc sur l’innovation et notamment la propulsion éolienne des navires.

Le transport maritime représente aujourd’hui entre 2% et 3% des émissions totales des gaz à effet de serre (GES) liées aux activités humaines, autant que le transport aérien.

En effet, à l’horizon de 2050, une baisse moyenne des émissions de CO2 doit aboutir à un objectif de 50 à 70% avec des étapes intermédiaires programmées.

Il convient donc de viser moins 40% des émissions dès 2030 par rapport à 2008 selon l’Organisation maritime Internationale (OMI) qui a accéléré le rythme de ses mesures réglementaires.

Ces mesures s’appuient en particulier sur le système obligatoire de l’indice Energétique du « Ship Energy Efficient Plan » (SEEP)  et de la collecte obligatoire des données de consommation des navires, « toutes mesures récentes initiées dès le 1er janvier 2013 et développées jusqu’à aujourd’hui », rappelle François Lambert.

 

EDM Navire

Cet environnement réglementaire posé, il convient de souligner que la navigation internationale contribue pour environ 800 millions de tonnes aux missions de CO2 par an, auxquelles s’y ajoutent la navigation nationale, la pêche, la navigation de plaisance et tous les types de navires.

L’addition faite, ce sont environ 900 millions de tonnes de CO2 soit l’équivalent d’un grand pays européen…

Pour le secteur des énergies renouvelables de la mer, cela s’applique également aux armateurs de tous les types navires d’installation, de maintenance et de servitude des parcs éoliens en mer, qui bien que très sensibilisés naturellement à la transition énergétique et aux conséquences du changement climatique, ne sont pas encore équipés.

Un challenge de 2 à 3 milliards de dollars pour le « Green Ship »

C’est donc un véritable challenge que les armateurs ont à relever pour satisfaire à la norme sur le taux de soufre qui sera de 0,5% contre 3,5% actuellement, et qui s’appliquera dès le 1er janvier 2020 selon la décision prise par l’Organisation maritime internationale (IMO).

Elle coûtera entre 2 et 3 milliards de dollars, selon la filière. Les contraintes qui pèsent sur le transport maritime pour réduire les rejets dans l’atmosphère sont donc précises et le coût supplémentaire, par conteneur EVP (équivalent vingt pieds), s’élève en moyenne à 160 dollars, a estimé CMA CGM, doté d’une flotte jeune et diversifiée de 445 navires, et qui dessert plus de 420 ports de commerce sur 521 mondiaux.

Pour appliquer cette nouvelle réglementation, l’armateur a notamment commandé 9 porte-conteneurs au Gaz naturel liquéfié (des navires permettant une réduction de 99% des émissions de soufre) mais aussi des « scrubbers » (système d’épuration de gaz à échappement qui limitent le rejet de soufre).

Pour les autres navires, « CMA CGM va privilégier l’utilisation d’un fioul à 0,5%, plus coûteux que le fioul lourd », a précisé Mathieu Friedberg, Directeur Central Groupe, Direction commerciale et réseaux d’agences.

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