Pologne, Russie, Bélarus et Ukraine se réunissent à Minsk pour parler du pétrole russe pollué
Des représentants polonais, russes, bélarusses et ukrainiens doivent se réunir vendredi à Minsk pour évoquer des livraisons de pétrole russe de mauvaise qualité, qui ont provoqué une interruption jeudi des approvisionnements en provenance de Russie.
Des responsables des sociétés de transport pétrolier Transneft (Russie), Ukrtransnafta (Ukraine), PERN (Pologne) et Belneftekhim (Bélarus) vont aborder la question de la qualité du pétrole russe acheminé vers ces pays. Des représentants du ministère de l’Energie et des chemins de fer russes devraient également assister à ces pourparlers.
Depuis mercredi, des rumeurs concernant la qualité du pétrole –qui aurait une concentration de chlorure trop importante– ont poussé vers le haut les cours de l’or noir.
Jeudi, les livraisons de pétrole russe transitant par l’important oléoduc « Droujba » (« Amitié » en russe) ont été interrompues vers un certain nombre de pays européens, dont la Pologne et l’Allemagne, la Slovaquie. Ukrtransnafta a annoncé interrompre le transit par l’Ukraine de ce pipeline et averti de la « menace d’un arrêt complet de l’oléoduc ».
« Aujourd’hui, les raffineries travaillent à environ 50% du niveau qui était le leur avant la livraison de pétrole dégradé », a déclaré jeudi le vice-président de Belneftekhim, Vladimir Sizov, estimant les pertes à environ 100 millions de dollars.
Dans un communiqué, le ministère de l’Energie russe a indiqué qu’il s’agissait d’un « cas de force majeure » et que son intention était de « trouver une solution sans conflit ». Jeudi, « un algorithme d’action a été convenu pour minimiser la concentration de dichloroéthane » qui semble poser problème, a précisé le ministère.
« Cette affaire est assez étrange et reflète peut-être des problèmes techniques dans une raffinerie russe. Elle a engendré un peu de nervosité sur les marchés, mais la situation semble pouvoir se régler rapidement », a indiqué jeudi soir Mike Lynch, analyste de SEER.
« En attendant, c’est sans doute la raison pour laquelle le pétrole coté en Europe a davantage chuté que le cours américain », le premier étant réputé plus sensible au marché mondial que le second, a ajouté M. Lynch.