Pologne: projet de petite centrale nucléaire privée avec GE Hitachi
Un industriel polonais a annoncé avoir conclu avec GE Hitachi un accord préliminaire qui devrait lui permettre de construire une petite centrale nucléaire, ce qui serait une première en Pologne, où l’Etat tarde à réaliser ses projets dans ce domaine.
Le mémorandum d’accord entre Michal Solowow, le plus riche Polonais (3 milliards d’euros selon Forbes), propriétaire du groupe chimique Synthos, et GE Hitachi Nuclear Energy (GEH) — alliance dans le nucléaire entre l’américain GE et le japonais Hitachi — a été signé au début du mois, mais n’a été rendu public que lundi soir.
Il prévoit que les deux parties collaboreront sur « le déploiement potentiel » en Pologne d’un petit réacteur modulaire (SMR) de GE Hitachi, BWRX-300, d’une puissance de 300 mégawatts.
Selon un communiqué de GE Hitachi, ce réacteur peut rivaliser, sur le plan des coûts, avec le gaz et les énergies renouvelables, car l’investissement pour un mégawatt serait de 60% inférieur à celui requis pour d’autres petits réacteurs SMR refroidis à eau.
Ce projet s’inscrit dans l’évolution de l’industrie énergétique polonaise qui devrait subir dans les années à venir l’abandon graduel des centrales à charbon, actuellement largement dominantes.
Selon le quotidien Rzeczpospolita, qui a interviewé M. Solowow et ses collaborateurs, ce réacteur ne concurrencerait pas la ou les grandes centrales nucléaires que voudrait construire le gouvernement de Varsovie. Il serait plutôt destiné à fournir de l’énergie aux grandes usines, telle que l’établissement Synthos à Oswiecim (sud) où il devrait être installé, ou la raffinerie de cuivre du groupe KGHM.
Mais un tel réacteur pourrait suffire aussi pour alimenter en courant électrique une ville moyenne de 100.000 habitants.
Des experts de l’énergie interrogés mardi par les médias polonais relèvent cependant la présence d’un obstacle administratif: la technologie SMR n’est pas prise en compte dans les textes réglementaires polonais et si une demande d’autorisation est adressée à l’Etat, ce dernier n’aura pas de base légale pour la traiter.
Début octobre, GE Hitachi a conclu un accord similaire avec une compagnie privée estonienne, Fermi Energia.
via/sw/jul
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