Pour Elia, le risque de pénurie d’électricité en Belgique est sérieux
Suite aux arrêts successifs des réacteurs Doel 1, Tihange 2 et Doel 4, des inquiétudes grandissent en Belgique concernant un possible blackout hivernal. Des inquiétudes légitimes selon le gestionnaire de réseau haute-tension Elia qui a confirmé ce mardi 26 août la présence d’un risque très sérieux de pénurie d’énergie pour cet hiver.
Ainsi, la situation du réseau électrique belge en difficulté depuis la mise hors service de plusieurs réacteurs nucléaires en raison de vérifications de sécurité ou de problèmes techniques, ne s’améliore guerre. La société Elia a en effet confirmé, via un communiqué de presse, l’existence d’un déficit des capacités de production de près de 2000 MW par rapport à l’année 2013. Un vide qui pourrait selon toute probabilité occasionner des coupures de courant dans certaines régions rurales en cas de grand froid.
« La situation est structurellement plus mauvaise qu’en 2013 » et même si « nous avons plus de production renouvelable éolienne et photovoltaïque« , un risque réel de pénurie se produira sur les périodes manquant de vent et de soleil. Un scénario météorologique des plus classiques en Belgique… Mais le gestionnaire de réseau se veut toutefois rassurant et assure « qu’il est encore temps de prendre des mesures« .
Il propose notamment un système de tarification exceptionnel du MWh encourageant la flexibilité. Pensé en concertation avec la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG), ce système vise à encourager les acteurs du marché de l’électricité à parvenir à l’équilibre grâce à l’instauration ,en cas de pénurie, d’un tarif de déséquilibre fixe de 4.500 euros/MWh, soit environ cent fois plus que le tarif actuellement en vigueur.
Les fournisseurs d’électricité devront alors payer cette somme « pour chaque MWh consommé par leur clientèle qui n’aurait pas été produit, importé ou évité (par de la gestion flexible de la demande) au sein de leur portefeuille. Inversement, les acteurs avec un portefeuille excédentaire recevront le même montant de 4500 euros/MWh ». « Il s’agit d’un mécanisme très incitant et dont le coût final est nul. Celui qui rencontre une pénurie paie à celui qui est en excédent« , détaille Jacques Vandermeiren, directeur général du groupe Elia.
Un système valable mais qui devra nécessairement s’accompagner des efforts et de la mobilisation de chaque administration et de chaque citoyen dans le sens d’une économie d’énergie.
Enfin, Elia précise que si un blackout est peu probable, un plan de délestage sélectif pourrait être envisagé afin de rétablir l’équilibre sur le réseau. Ce plan d’urgence devrait être présenté plus en détails par le gouvernement fédéral suite à la réunion interministérielle du 3 septembre prochain. Un site internet dédié à l’information et à la prévention des usagers devrait également être mis en service au mois de novembre.
Crédits photo : Woodwalker
