Pourquoi énergies nucléaire et renouvelables sont complémentaires ?
Ce week-end à Toulouse, le Forum Quelles Energie ! organisé par Libération et arbitré par Daniel Cohn-Bendit et Yannick Jadot réunira, entre autres Delphine Batho, José Bové, Corinne Lepage ou Martin Hirsch. Mais le débat le plus attendu est peut-être celui qui tournera autour de l’avenir du nucléaire (samedi à 14 h, à l’Université de Toulouse 1 Capitole). Philippe Méchet, directeur des relations institutionnelles et européennes du groupe EDF, expliquera pourquoi les énergies nucléaire et renouvelables sont complémentaires, la maturité de la première permettant d’assurer le développement des dernières, et cela à moindres coûts économiques et environnementaux.
La demande énergétique mondiale est en pleine augmentation, notamment dans les pays émergents. Pour plusieurs raisons (production intermittente et insuffisante, manque de compétitivité), les nouvelles énergies renouvelables ne peuvent pas à elles seules répondre à ces besoins conséquents. La part du charbon, parfois qualifiée d’ « énergie du passé », ne cesse même d’augmenter dans la production mondiale d’électricité. La Chine construit par exemple une centrale à charbon par semaine pour subvenir aux besoins croissants de sa population.
Si le charbon est bon marché, il présente l’inconvénient majeur d’être fortement émetteur de CO2. Dans ces conditions le nucléaire reste une option privilégiée par de nombreux pays : on compte 450 centrales nucléaire dans le monde, et plus de 60 sont en construction, rappelle Philippe Méchet :
« Est-ce que Fukushima n’a eu aucun effet ? Non, bien entendu. Certains pays continuent, comme le Royaume-Uni, la Finlande ou les Etats-Unis, d’autres ont revu leur programme à la baisse, d’autres encore ont renoncé comme la Suisse et l’Allemagne, mais de nombreux pays, comme la Turquie, la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne souhaitent s’y engager ».
Très faiblement émetteur de CO2, compétitif, encadré par des mesures de sûreté de plus en plus strictes, le nucléaire présente de grands avantages pour la France. Autant de raisons pour lesquelles, explique Philippe Méchet, les Français ne souhaitent pas abandonner l’atome. Selon un sondage BVA-Le Parisien du mois de septembre, 67% d’entre eux sont favorables à la production d’énergie nucléaire.
De plus en plus impliqué dans les énergies vertes (rachat à 100% d’EDF Energies nouvelles, implication dans l’éolien en mer), EDF souhaite aujourd’hui s’appuyer sur le nucléaire pour préparer la donne énergétique de demain : renouvelable, stockage de l’électricité, efficacité énergétique…
Une position que Philippe Méchet résume en ces termes : « EDF croit à cet avenir énergétique plus sobre et plus diversifié et le prépare concrètement, avec la volonté de continuer à garantir la sécurité d’approvisionnement du pays, en toute sûreté d’exploitation pour la population, au moindre coût pour la collectivité, et sans dégrader l’environnement, ni la balance commerciale ».
COMMENTAIRES
Le problème avec le nucléaire, outre ses dangers bien connus pouvant être catastrophiques, c’est qu’il est bien trop lent à mettre en oeuvre et trop cher.
Données internationales :
http://energeia.voila.net/electri/co2_ges_nucle_renouv.htm
En Chine, souvent citée pour son nucléaire, la production d’électricité éolienne a dépassé celle d’électricité nucléaire en 2012.
Partout dans le monde (sauf en France) éolien, solaire, biomasse se développent à un rythme supérieur aux prévisions. Sans oublier l’hydraulique.