Pourquoi parler de « panache » radioactif ?
On entend beaucoup parler ces jours-ci du fameux « panache radioactif » de Fukushima. Cependant, ce terme peut paraître étonnant pour le grand public, notamment parce qu’on parlait du « nuage » de Tchernobyl. Alors, quelles sont les différences entre un nuage et un panache radioactif ?
Le panache est constitué par l’air contenant les particules et les gaz radioactifs qui sortent de la centrale de Fukushima. Lorsque la dilution s’est faite dans l’atmosphère, on ne parle plus de panache mais de couches d’air où des traces de particules peuvent être détectées.
On parle de nuage pour un phénomène météorologique normal lorsqu’une grande quantité de gouttelettes d’eau (ou de cristaux de glace) est en suspension dans l’atmosphère. Lorsque le panache est emporté dans de telles conditions, les gouttelettes se chargent de particules radioactives et peuvent tomber en pluie sur les territoires survolés. D’où le nom de « nuage radioactif ».
Le panache contient des particules radioactives issues des rejets : des gaz rares (xénon, krypton…) et des particules en suspension dans l’air : iode, césium, strontium. Pour ce qui est du devenir de ces particules, elles vont continuer à se disperser. Certaines retomberont au sol, mais cela n’augmentera pas les valeurs de la radioactivité naturelle. Pour avoir un ordre d’idée, 25 ans après la catastrophe de Tchernobyl, avec des rejets 1000 à 10000 fois plus importants que ceux de la centrale de Fukushima, aujourd’hui une très faible activité de césium 137 subsiste dans l’air, de l’ordre de 0,000001 Bq/m3.