Feuille de route énergétique: Rugy « prêt » à des adaptations mais pas trop coûteuses
Le ministre de la Transition écologique et solidaire François de Rugy s’est dit « prêt » jeudi à « adapter » la feuille de route énergétique de la France pour répondre à certaines critiques du secteur des énergies renouvelables, mais sans abandonner sa vigilance sur les coûts.
« J’entends les remarques, les interpellations, voire les légères critiques », et « si nous devons encore l’adapter et la retravailler sur quelques points, j’y suis prêt », a affirmé M. de Rugy à l’occasion du colloque du Syndicat des énergies renouvelables (SER).
Le gouvernement a détaillé fin janvier la feuille de route énergétique (programmation pluriannuelle de l’énergie) de la France à horizon 2028, qui fixe notamment les trajectoires de développement des énergies renouvelables.
Le projet va désormais faire l’objet de nombreuses consultations avant une adoption, par décret.
Les acteurs des renouvelables s’étaient réjoui de l’ambition affichée dans l’éolien terrestre, le solaire ou la chaleur renouvelable, mais avaient regretté le programme du gouvernement dans le gaz renouvelable, l’éolien en mer ou encore l’hydrolien.
Sur le gaz renouvelable, le gouvernement a notamment conditionné les objectifs de développement, un peu revus à la baisse, à des diminutions de coût jugées irréalistes par ces acteurs ainsi que les agriculteurs, très impliqués dans la production de biogaz par méthanisation.
« Je suis ouvert à la discussion mais il faut qu’on soit concret sur la question du coût et du prix », alors que le gouvernement prévoit déjà 8 milliards d’euros de soutien public, a défendu le ministre. « Ma responsabilité c’est aussi de ne pas engager la France dans quelque chose qui serait non soutenable financièrement ou non financé », a-t-il ajouté.
Dans l’électricité, le ministre a en revanche estimé que « si on vise un changement d’échelle, on ne peut pas être sur toutes les solutions sans regarder leur fiabilité technologique et leur compétitivité économique », alors que l’éolien en mer (posé et flottant) et l’hydrolien sont encore quasi inexistants en France.
« Ca n’empêche pas d’avoir des démonstrateurs, des recherches et du développement, mais on ne peut pas se disperser à l’infini, surtout si c’est à un coût très élevé », a insisté M. de Rugy.
La feuille de route énergétique prévoit dans l’éolien en mer des volumes et un calendrier d’appels d’offres jugés insuffisants par les professionnels, au regard de ce qui se fait ailleurs en Europe.