Prague exclut le russe Rosatom d’un appel d’offres sur le nucléaire
Le gouvernement tchèque a annoncé lundi qu’il excluait le russe Rosatom d’un appel d’offres de plusieurs milliards d’euros sur la construction d’une nouvelle unité dans une centrale nucléaire locale, en pleine confrontation diplomatique avec Moscou.
La décision intervient après des expulsions réciproques de diplomates des deux pays, alors que Prague a accusé les services secrets russes d’avoir orchestré une explosion mortelle sur le territoire tchèque en 2014.
« Il ne sera pas demandé à Rosatom de fournir des documents pour l’évaluation de la sécurité », a déclaré à des journalistes le ministre tchèque de l’Industrie et du Commerce, Karel Havlicek.
Après cette décision d’exclusion, restent en lice le français EDF, le sud-coréen KHNP et l’américain Westinghouse pour empocher le contrat de construction d’une nouvelle unité dans la centrale nucléaire de Dukovany, située dans le sud du pays, d’ici à 2036.
Dix-huit diplomates russes, identifiés par les services de renseignement tchèques comme des espions, ont quitté Prague pour Moscou lundi après-midi. Et inversement, 20 diplomates tchèques ont été expulsés par la Russie. Ils doivent atterrir à Prague plus tard dans la journée.
Citant un rapport des services de renseignement, le gouvernement tchèque a affirmé samedi que des agents du GRU, le renseignement militaire russe, étaient impliqués dans l’explosion d’un dépôt de munitions à Vrbetice, dans l’est du pays, en 2014.
Cette explosion avait tué deux personnes et provoqué d’importants dégâts matériels.
La police tchèque a également indiqué rechercher deux hommes porteurs de passeports russes pour leur rôle présumé dans cette explosion, portant les mêmes noms que les suspects de la tentative d’empoisonnement au Novitchok de l’ex-agent double Sergueï Skripal à Salisbury, en Grande-Bretagne, en 2018.
Le Kremlin a qualifié l’expulsion de ses diplomates de « provocatrice et inamicale ».
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