Premier acte dans la convergence des recharges de véhicules électriques
Plusieurs conventions harmonisant les bornes de recharges de véhicules électriques ont été signées jeudi près de Tours par le Syndicat intercommunal d’énergie d’Indre-et-Loire (SIEIL), le premier à s’engager dans cette voie en France.
Les signataires sont l’allemand Hubject, qui totalise plus de 50.000 utilisateurs et qui compte les constructeurs BMW, Mercedes, Volkswagen ainsi que les énergéticiens RWE et Eon dans son actionnariat; les Français Freshmile (1.300 utilisateurs) et Kiwi pass (28.000 utilisateurs), ainsi que Renault, qui a confié à Bosch la gestion de ses bornes en France.
Le SIEIL avait déjà signé une convention au dernier Mondial de l’Auto avec la plateforme française Gireve, lancée par la Caisse des dépôts, EDF, Enedis, Compagnie nationale du Rhône (Engie) et Renault.
« Les collectivités doivent garder la main pour que le client final puisse être servi n’importe où, quels que soient la marque de la voiture et le moyen de paiement », argumente Jean-Luc Dupont, président du SIEIL et vice-président de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) pour les véhicules propres.
D’Autolib aux superchargeurs de Tesla, en passant par les bornes de Vinci Park, plusieurs dizaines de moyens de paiement coexistent en effet en France.
Un décret du 12 janvier contraint tous les opérateurs de recharge à ouvrir leurs systèmes pour que le conducteur d’une voiture ne tombe pas en panne parce qu’une borne refuse de charger sa batterie. Mais ce décret n’est pas rétroactif.
« La FNCCR invite ses adhérents à s’emparer du sujet pour rester maîtres de l’exploitation et de la gestion. Et qu’on ne revive pas une dépendance des collectivités à des géants comme Veolia ou Saur dans le secteur de l’eau », compare Jean-Luc Dupont.
En Touraine, le département le mieux doté en bornes par habitant derrière Paris et les Hauts-de-Seine, le SIEIL a investi 3,3 millions d’euros avec le soutien de l’Ademe pour déployer quelque 420 points de charge.
La gestion du système est « volontairement ouverte, pour accepter tous les véhicules d’où qu’ils viennent. Pour cela, nous avons choisi le finlandais Ensto-Chago et sa plateforme Virta, leader dans les pays d’Europe du Nord », explique Jean-Luc Dupont.
En France, environ 16.000 points de charge sont en accès public, dont 5.000 dans les réseaux d’autopartage gérés par le groupe Bolloré (Paris, Lyon, Bordeaux). Les projections de l’Ademe évoquent 40.000 bornes dès 2020.