Première en France : une hydrolienne alimente des foyers à Orléans
HydroQuest est une start-up basée à Grenoble qui fabrique des hydroliennes fluviales. Jeudi dernier l’entreprise a annoncé le raccordement au réseau ERDF de sa première machine à Orléans, un projet réalisé avec le soutien d’EDF. Implantée dans la Loire fin 2014, elle produit désormais de l’électricité qui alimente des foyers, après 10 mois de tests fructueux. Une première en France.
« Cette première en France pour tout type d’hydrolienne, fluviale, marine ou encore estuarienne, ouvre de nouvelles perspectives de développement en France et à l’international à HydroQuest pour ses technologies à fort potentiel énergétique et environnemental », a déclaré Jean-François Simon, président d’HydroQuest, dans un communiqué.
Installée depuis novembre 2014 entre le pont Georges V et le pont de l’Europe à Orléans, les performances de l’hydrolienne fluviale ont été analysées et approuvées. Désormais reliée au réseau électrique d’ERDF, l’hydrolienne produit assez d’énergie pour alimenter une soixantaine de foyers.
L’hydrolienne, un modèle River 1.40, se sert de l’énergie cinétique du cours d’eau pour produire de l’énergie. Deux turbines hydrauliques montées sur un axe vertical sont suspendues à une barge flottante fixée au fond du fleuve.
Deux modèles sont disponibles dans la gamme fluviale, la River 1.40, d’une puissance de 40 kW, et la 2.80, équipée de turbines à deux étages, pour une puissance installée de 80 kW. Son fonctionnement, éco-responsable évite tout usage de produits nocifs pour l’environnement. De plus le mouvement de l’eau ne subit aucune contrainte, ce qui permet de préserver le courant d’eau naturel du fleuve. La machine d’HydroQuest est fabriquée à partir de composants métalliques entièrement recyclables. Sa durée de vie est estimée à 25 ans.
Si ces machines pourraient à terme se démocratiser dans la Loire, HydroQuest a fait du marché international sa priorité. « Suite à la réussite de ce projet, HydroQuest a pour objectif d’implanter à travers le monde des parcs de plusieurs dizaines de machines permettant d’alimenter en électricité des dizaines de milliers de personnes », a envisagé le PDG de la société. Selon une étude de Pike Research, la puissance hydrolienne installée dans les fleuves mondiaux pourrait atteindre 3.000 MW en 2025, pour une quantité d’électricité produite de 60 GW. Un marché qui pourrait représenter 12 milliards d’euros.
HydroQuest compte produire entre 300 et 500 machines par an, d’ici 2020, destinées principalement aux marchés africains et américains. La création d’une centaine d’emplois pourrait en résulter.
Samuel BEDIN
Crédits photo : HydroQuest
COMMENTAIRES
Très bien ; mais quelle est la différence avec les centrales hydrauliques « fil de l’eau » qui existent depuis le début des années 1900 ?
Le fait que les axes des turbines soient verticaux est-il une révolution qui permet d’utiliser le vocable « hydrolien » afin de faire plus « up to date » ?